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[FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper]

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Vesper G. Blackwood

Vesper G. Blackwood



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[FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] Vide
MessageSujet: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeLun 30 Sep 2013, 15:06

[FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] A2d54a820021c5ac502927d9

La rentrée. Déjà. Dans son dortoir, Vesper n’en revenait pas. Même si elle se trouvait à Poudlard, que ses affaires étaient rangées, que sa chouette se trouvait à la volière, son chat déambulant quelque part dans le château, elle ne parvenait tout de même pas à réaliser que l’été était fini. Il s’était passé tant de choses ces dernières semaines… Ces trois dernières semaines, surtout, avaient été riches en rebondissements. Et Vesper n’avait pas encore eu réellement le temps de s’y faire. Elle avait vécu comme déconnectée de la réalité. Mais avec la rentrée, elle savait qu’il était temps de réfléchir. Car cette année, les deux Vesper, ses deux vies ne pouvaient plus s’ignorer. Luce. Il connaissait les deux Vesper, à présent. Et elle devait décider de ce qu’il convenait de faire. Lui demander d’oublier ? Pour redevenir la Vesper hautaine et blessante qu’elle avait toujours été à Poudlard ? Ce serait sans doute plus facile. Mais le voulait-elle pour autant ? Ou afficher au grand jour celle qu’elle était en réalité ? Au risque d’étonner toute l’école. Elle soupira et gagna, presque à contrecœur, la grande salle pour le petit-déjeuner. Elle avait reçu son horaire. L’horaire des étudiants en commerce. A elle l’université. Cela lui semblait tellement dérisoire à côté de tout ce à quoi elle devait penser. Et pourtant, elle devrait se concentrer sur les cours. Pour réussir son année. Et la suivante. Et avoir son diplôme. Et entrer dans la vie active. Tout cela lui semblait si lointain… Comme elle devait le sembler à ses camarades de Serpentard à qui elle n’adressa pas la parole, ce matin, trop perdue dans ses pensées. Silencieuse, elle mangea, plus parce qu’il le fallait que par réelle envie. Puis, toujours la tête ailleurs, elle monta dans la salle de son premier cours. Mais évidemment, Luce était déjà là. Luce… Il y avait une place libre à côté de lui. Et elle eut envie d’aller s’y installer. Mais les gens se poseraient des questions si elle, dure et froide Serpentard, allait s’assoir près du Poufsouffle qui l’avait tant énervée pendant six années. Alors, presque à regret, elle s’installa sur un banc au même niveau que lui, mais de l’autre côté du couloir séparant les tables. Elle lui jeta un coup d’œil en coin, quand elle fut assise. Mais se dit qu’il valait mieux faire semblant de rien. Faire comme s’ils n’étaient pas amis. L’étaient-ils, cela dit ? Elle n’en avait aucune idée. Faire comme s’ils ne se connaissaient pas, alors. Ca, par contre, elle pouvait dire, maintenant, que c’était faux. Car il la connaissait plus que quiconque en ca bas monde.

Depuis cet été. Depuis la fin de la seconde semaine d’aout, plus précisément.

Ce matin-là, elle était particulièrement fatiguée, elle s’en souvenait. La perversité de son tuteur lui semblait avoir atteint un nouveau niveau, cette nuit. Mais elle ferma les yeux, cherchant à repousser les images qui affluaient déjà. Elle avait mis des heures à s’endormir, son corps endolori, son estomac lui faisant mal, la nausée ne la quittant pas. Et finalement, elle n’avait dormi que deux heures, tout au plus. Alors que la nuit précédente, elle n’avait dormi que quatre heures. Ainsi que la nuit d’avant. Et encore la nuit d’avant. Et presque toutes les nuits, en fait. On aurait pu croire que les années passant, elle s’habituerait à ce rôle que lui réservait son tuteur. Que ça serait moins dur à supporter. Mais non. Au contraire. Et ce n’était pas seulement dû au fait qu’il était de plus en plus ignoble et pervers. A chaque fois, elle avait l’impression que ça ne pourrait pas être pire la nuit suivante. Mais à chaque fois, il parvenait à la surprendre. Comme ce matin-là. Il vint la trouver dans sa chambre, alors qu’elle était toujours endormie, sans même prendre la peine de frapper à la porte, la faisant sursauter. Pour la deuxième fois des vacances, ils allaient recevoir de la visite. Un ami de son tuteur viendrait passer la nuit au manoir. Elle ne voyait pas trop pourquoi il se sentait obligé de le lui annoncer en personne de si bon matin, mais elle ne posa pas la question. Elle se contenta d’acquiescer. Comme à chaque fois. Car elle n’avait, de toute manière, pas le choix.

Le professeur arriva, ramenant provisoirement Vesper sur terre. Elle avait l’impression qu’une tension émanait de Luce, l’empêchant d’oublier qu’il était là, à ses côtés. Mais comment aurait-elle pu oublier ? Après un rapide coup d’œil vers son… ami, Vesper rougit. Et les souvenirs la submergèrent de nouveau.

A dix-huit heures tapantes, elle était prête. Elle avait revêtu une robe simple à fleurs, dissimulant sa maigreur et ses formes. Et attendait bien sagement dans le salon que leur invité arrive. Ce qu’il fit avec cinq minutes de retard, imposant à Vesper la présence tendue de son tuteur qui semblait lutter contre l’envie de lui sauter dessus. Finalement, on frappa à la porte et il courut ouvrir à son ami. Du même âge approximativement, il ne se priva pas de déshabiller Vesper des yeux. Quand il la vit pour la première fois. Et pendant tout le repas, ensuite. Son tuteur, d’ordinaire si possessif, ne dit rien. Alors que les regards de son ami sur Vesper étaient on ne peut plus explicites, la faisant se sentir plus mal à l’aise encore que de coutume. Si bien qu’elle demanda à son tuteur l’autorisation de quitter la table, avant même que le dessert ait été servi. Il réfléchit longuement, jeta un coup d’œil étrange à leur invité puis acquiesça. Elle monta l’escalier jusqu’à sa chambre, impatiente de se retrouver seule. Mais une nouvelle surprise l’y attendait. Sa couette avait été enlevée, ne laissant rien pour la couvrir pendant son sommeil. Elle fronça les sourcils, perplexe, se demandant ce qu’il était advenu de sa couette mais alors qu’elle se tournait pour refermer la porte, elle trouva, accrochée sur un cintre à sa garde-robe, une tenue légère avec un petit mot. « Cet homme est très important pour mon travail. Tâche de le satisfaire. » Oh non. Elle recula, sous le choc, de quelques pas, effarée. Il ne pouvait pas… Il ne… Elle courut jusqu’à la salle de bain et y régurgita le peu qu’elle avait réussi à avaler pendant le dîner. Non. Il ne pouvait pas vouloir… Et dire qu’elle pensait qu’il ne pourrait pas être pire que la veille… Non. Non. Elle fit les cent pas, dans la salle de bain puis courut vers sa chambre. Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait plus. Des larmes se mirent à couler le long de ses joues tandis qu’elle écrivait un message et le confiait à sa chouette. « J’ai besoin de toi. Maintenant. Je t’en supplie. » Le destinataire ? La première personne à qui elle avait pensé. Celui qui avait soutenu ne pas être son ennemi et être là si jamais elle avait besoin. Enfin, ce n’était pas exactement ce qu’il avait dit mais… Elle ouvrit la fenêtre et son seul espoir s’envola dans le soir d’été, le ciel encore clair mais se teintant de rose et d’orange.
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Luce Flowright

Luce Flowright



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MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeJeu 17 Oct 2013, 22:58

Septembre. Retour à Poudlard. Fin des vacances. Rentrée. Nouvelle année, nouveaux cours. Comme chaque rentrée aurait-on tendance à dire. Sauf que cette rentrée-ci avait des allures bien différentes des précedentes. Pas seulement parce qu'il rentrait à l'université sorcière, pas parce qu'il avait la sensation de revenir sept ans en arrière en découvrant le château et le monde magique pour la première fois avec son regard émerveillé d'enfant. Certes, la huitième avait ce symbolisme de "première année" d'un nouveau cycle, mais ce n'était pas vraiment cela qui faisait l'étrangeté de cette rentrée aux yeux de Luce Flowright. Non, c'était l'effet irréel de la fin de ses vacances qui perdurait dans son esprit, l'empêchant presque de réaliser qu'ils étaient effectivement de retour à Poudlard. La routine reprenait machinalement son rythme, les élèves se retrouvaient, se racontaient leurs vacances respectives. Bref, tout semblait tout aussi normal qu'à l'accoutumée dans le meilleur des mondes. Et pourtant, même si le jeune étudiant avait eu la joie de retrouver ses amis, sa vie paisible et animée d'élève, son esprit n'y était pas totalement. Bien sur, il avait, comme tout le monde, raconté une bonne partie de ses voyages estivaux sans conséquences, écouté ceux de ses camarades. Rigolé aux anecdotes qui pourtant lui semblaient tellement lointaines. Il avait également eu son planning, huitième année en commerce magique. Personne n'aurait pu dire qu'il avait changé durant ces deux mois, depuis le temps il savait faire comme si tout allait bien. Puis finalement, tout allait bien non ? Ils étaient à Poudlard. Vesper et lui.

Il serait bientôt l'heure, et Luce quitta la grande salle après avoir fini son petit déjeuner. Même s'il était un peu en avance, comme le lui avait fait remarquer Maxence, son meilleur ami. Ce dernier n'avait pas tort. Mais même à lui, aucune confidence. L'autre poufsouffle n'avait pas pris la même filière, si bien qu'il n'était pas obligé de l'attendre. Ce qui, ce matin, l'arrangeait. Il pourrait penser tranquillement à la suite des événements. En sortant, il ne put s'empêcher instinctivement de lancer un regard sur la table des serpentard, à la recherche d'une silhouette bien précise. Juste pour s'assurer qu'elle était là. Bizarre peut-être pour vous, mais il avait pris cette habitude tellement vite qu'il avait passé tout aussi vite la phase où il trouvait ça bizarre. Une fois trouvée, il se contenta de tourner la tête et de partir de la salle, direction le cours.

Enfin installé dans la salle de classe, le nouvel étudiant avait sorti quelques affaires et feuilletait distraitement le manuel de la matière en attendant le début du cours. Et qu'elle arrive. Vesper. Finalement, il était plutôt... rassuré qu'elle ai pris la même filière, il l'aurai à proximité souvent. Il avait pris l'habitude de savoir où elle était, et si elle allait bien. C'était bien plus fort que lui. Cela durerai les premières semaines de septembre, puis s'atténueraient surement après lentement... Les plus vieilles habitudes reviendraient. La verte et argent qui occupait son esprit passa la porte, et le regard clair d'eau de l'adolescent la suivit discrètement. Pour ne pas l'influencer dans le bon ou le mauvais sens. Cependant, il espérait secrètement qu'elle vienne prendre cette place libre qu'il avait laissé exprès à coté de lui. Ce qu'elle ne fit pas. Ce n'était pas logique, les deux antagonistes assis à quelques centimètres sans s'écorcher vif, Poudlard n'y était pas prêt. Elle choisi pourtant une place à la fois proche pour eux deux et assez éloignée pour que ça ne paraisse pas louche.

Comment avaient-ils pu passer outre une telle inimitié ?

Luce était dans sa chambre quand une chouette qui lui était inconnue entra par sa fenêtre ouverte. Les rayons s'étendaient à l'horizon, inondant la pièce d'une lueur chaude. L'été était encore là pour quelques semaines. La soirée débutait à peine, et le repas ne s'était pas éternisé. Aussi était-il tranquillement allongé quand le volatile s'était posé tout près de lui, le faisant sursauter de peu. Il lui sembla qu'une certaine nervosité se dégageait de l'animal. Surpris, il récupéra la missive accroché à sa patte. Qui cela pouvait-il être ? De mémoire, ses amis sorciers n'avaient pas une chouette aussi agitée quoique au plumage très soyeux. Sans se douter une seconde de l'identité de l'auteur de cette lettre, il la déplia en rigolant de l'oiseau. Mais son rire se tue en parcourant des yeux l'écriture tremblante. Elle avait surement été rédigé à la hate, ça se voyait. Des gouttes avaient séché, deformant le parchemin par endroit, preuve que des larmes avaient même du couler. Neanmoins, ce n'était pas cela le plus inquiétant, bien que ça y contribue grandement. Vesper. Le mot était signé Vesper, elle lui indiquait également son adresse. Et ces quelques mots... Elle qui n'acceptait l'aide de personne, et surtout pas la sienne comme elle le lui avait si bien dit quelques mois auparavant. Une blague ? Il aurait pu y croire dans d'autres circonstances, mais les détails troublants s'accumulaient trop pour être une simple farce de la serpentard. Farce de très mauvais goût si ça en avait été une d'ailleurs. Puis les images de la jeune fille recroquevillé dans un bout de couloir, pleurant, lui revinrent en tête. Donnant à ce simple bout de papier griffonné d'autant plus de poids. Luce ne savait pas quoi faire. Le croire ? Accourir ? En parler à son père ? Que pourrait faire ou dire son père ? Il le convaincrait surement d'attendre le lendemain, et d'aller lui rendre visite pour voir ce qu'il en était. Il l'aurai surement dissuadé d'y aller. Et pourtant... Il ne connaissait pas Vesper, mais il pensait la connaitre assez pour croire qu'elle était vraiment au pied du mur pour l'appeller à l'aide, lui le trop gentil poufsouffle.

Oui, trop gentil.

Réagissant impulsivement, il chopa une feuille de papier pour y griffonner rapidement un message et l'adresse de la jeune fille. Pour son père, au cas où. Il ne comptait pas lui dire de vive voix qu'il y allait. Les négociations pour le convaincre prendrait surement trop de temps. Temps qu'il n'imaginait pas avoir, qu'elle n'avait surement pas. Maintenant. Il ne savait pas exactement pourquoi, mais venant d'elle il sentait qu'il y avait urgence. Elle suppliait. Vesper Blackwood, qui rejetait tout ce qu'il était, le suppliait. Une fois le topo noté à la va vite sur le papier, un coup d'oeil sur internet pour repérer dans l'espace l'adresse où il devait aller. Puis il prit une veste et dévala les escaliers le menant dans le salon, traversa la cuisine en n'oubliant pas de poser le mot sur la table. Monsieur Flowright, alerté par la précipitation de son fils n'eut que le temps de le voir passer la porte d'entrée en la laissant claquer derrière lui. Il courut après lui, mais le temps de sortir à son tour, Luce avait transplané.


C'est la voix du professeur enfin arrivé qui le sorti de ce souvenir déclencheur. C'est à partir de ce moment là que ses vacances avaient pris un tournant radical. Et qu'il commença à découvrir la vraie vie de la vraie Vesper. Tandis que l'enseignant se présentait, et s'aventurait à expliquer en quoi allait consister ses cours, Luce était replongé dans une autre aventure...

Maintenant. Planté devant la grille d'un imposant manoir, il avait beaucoup moins de convictions d'un coup. La bâtisse, bien plus vaste que sa petite maison de quartier l'avait laissé un instant pantois. C'était ici qu'elle vivait ? Impressionnant pour le petit né-moldu modeste qu'il était. Il avait transplané jusqu'ici et n'osait plus faire les quelques pas qui le séparait de la porte massive qui tronait au centre de la façade. Et pourtant, il devait y aller, au moins juste pour vérifier que tout allait bien. Que pouvait-il faire ? Il ne savait rien de la demeure, du problème qu'avait rencontré la sorcière qui l'avait contacté, ni même pourquoi il était là. Mais il était là. Passant le portail sans difficulté, il marcha le long de l'allée qui lui paru absolument longue. Et en même temps, il trouvait presque ça trop facile. Arrivé devant l'entrée, plus le choix, il devait sonner. Ce qu'il fit après quelques secondes où il inspira pour se donner du courage. Qu'est-ce qu'il pourrait bien dire ? Réfléchissant à toute vitesse, il n'avait pas encore trouvé un discours convenable quand le battant de bois s'ouvrit devant lui. Derrière, un type plutôt distingué mais au regard dur qui le déstabilisa. Qu'il se sentait idiot soudainement. Après une question sèche sur sa présence ici, qui le mis encore plus mal à l'aise, le poufsouffle tenta d'expliquer une excuse vaseuse sur le fait qu'il devait voir Vesper pour un problème concernant son inscription... Il avait parlé plutôt fort pour paraître assuré et crédible. Pathétique, et le tuteur de la jeune fille, que Luce venait de rencontrer sans le savoir encore, ne fut pas dupe un seul instant. Prétextant qu'il s'était surement trompé de maison, il le congédia aussi sèchement que le reste de la conversation et le laissa encore plus abasourdi sur le pas de la porte close. S'était-il vraiment trompé ? Il sorti le parchemin griffonné de sa poche et relu l'adresse qui y était noté aux dernières lueurs du soleil qui se couchait lentement. Non, il était bien dans la bonne rue, avait fait attention au numéro... Reculant, le garçon un peu têtu regardait les fenêtres du manoir, se demandant si la miss se cachait derrière l'une d'entre elle. Mais comment le savoir, et comment forcer ce barrage que représentait cet homme pas commode ? Luce avait la sensation que sonner à nouveau et insister ne serait pas bien vu. A une vingtaine de mètres du mur, il chercha une autre solution pour pouvoir entrer. Son père allait le tuer. Faire le tour, voir si une autre entrée pouvait lui servir. Mais il n'eut pas l'occasion de le faire bien longtemps. Un coin de mur, et une silhouette courait à sa rencontre. Il la devina avant de voir réellement le visage de Vesper.
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Vesper G. Blackwood

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[FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] Vide
MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeSam 19 Oct 2013, 22:07

Vesper avait regardé sa chouette s’envoler jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’un petit point dans le ciel. Son seul espoir. Alors que maintenant elle doutait même d’en avoir un seul. L’oiseau allait-il arriver à temps ? Luce allait-il venir ? Vesper se dirigea vers la porte de sa chambre et l’entrouvrit, entendant des rires venant de la salle-à-manger. Les deux hommes n’avaient pas encore terminé, c’était déjà ça. Elle referma la porte et fit les cent pas dans sa chambre. Pièce qui avait était l’arrière-plan de tant de ses malheurs. S’asseyant sur son lit, elle replia ses genoux contre elle et repensa à certains de ses cauchemars vivants. Sa première fois. La fois d’après. Elle ferma les yeux mais les images étaient toujours aussi claires. Et au fur et à mesure, il avait été de plus en plus exigeant. Lui demandant de participer au lieu de simplement subir… Elle avait envie de vomir rien que d’y repenser. Elle était sure que si elle en avait parlé à quelqu’un, cette personne lui aurait dit de refuser mais… Vesper ne le pouvait pas. C’était sa faute et… Elle était mineure et… Se laissant tomber sur le côté, elle sombra finalement, dans le sommeil, en position fœtale.

Les rires des élèves qui l’entouraient ramenèrent Vesper au présent. Le professeur semblait avoir fait une remarque humoristique… Mais elle n’avait pas entendu, trop plongée dans les souvenirs de cet été. Et de cette fameuse soirée. Où tout avait changé. Enfin, elle pouvait être reconnaissante : le professeur allait faire l’appel. Or, s’il n’avait pas fait de blague, et que tous les autres n’avaient pas éclaté de rire, elle aurait encore été ailleurs mentalement quand il aurait cité son nom. Qui vint dans les premiers puisque son nom de famille commençait par un « b ». A peine eut-elle mentionné sa présence, que les souvenirs affluaient à nouveau.

Elle ignorait combien de temps elle avait dormi mais sa chambre était plongée dans le noir. Jusqu’à ce que son tuteur n’y entre et n’allume. Automatiquement, elle s’était éveillée en sursaut. Et il avait fondu sur elle, furieux. Lui attrapant violemment le bras, il l’avait mise debout, secouée un peu et l’avait giflée. La raison de sa colère ? Elle était endormie et toujours habillée. Elle n’avait pas enfilé la tenue spéciale qu’il lui avait concoctée pour cette nuit. Vesper tentait de se débattre, de se libérer de sa poigne de fer mais elle ne faisait pas le poids. Finalement, il la repoussa sur le lit, s’installa au-dessus d’elle et entreprit de la déshabiller lui-même. Elle le suppliait d’arrêter mais rien n’y faisait. « Je t’ai dit que cet homme était important et tu ne veux même pas y mettre du tien ? Je t’ai élevée, nourrie, blanchie, logée pendant toutes ces années et c’est comme ça que tu me remercies ? Espèce d’ingrate ! » Une nouvelle gifle fit redoubler ses larmes. Ce qui eut pour effet de le mettre plus en colère encore. « En plus de cela, si tu le satisfais, il parle même de t’épouser. Il a besoin d’un héritier et il te trouve particulièrement à son gout… Alors tu as intérêt à être à la hauteur, tu m’as compris ?! » Elle devait rêver. Elle devait être en plein cauchemar, ce n’était pas possible. Il parvint finalement à lui ôter se robe et Vesper eut encore plus envie de vomir. Heureusement, la sonnerie de l’entrée avait retenti. Distrayant son tuteur qui s’était immobilisé, pour tendre l’oreille.

Elle fut tirée de ses pensées une nouvelle fois. Par le nom de Flowright cette fois. Et discrètement, elle tourna la tête vers lui. Une autre élève était installée à côté de lui et cela lui fit bizarre. Ils avaient passé tant de temps ensemble ces derniers jours… Elle aurait dû être assise près de lui mais… Elle serra les poings.

Comme son tuteur se redressait pour aller voir qui les dérangeait, ayant congédié la gouvernante pour le reste de la soirée, Vesper en profita pour se cacher derrière sa robe. A pas de loup, elle se dirigea vers sa porte, que son cauchemar vivant avait laissé entrouverte, sortit même sur le pallier, discrètement et se cacha derrière un mur pour entendre de quoi il retournait. Et son cœur fit un bond. Luce. Si ses larmes avaient cessé de couler, de nouvelles larmes, de soulagement cette fois, la menaçaient. Il était venu. Mais évidemment son tuteur ne le laissa pas entrer. Et quand il eut refermé sèchement et violemment la porte sur Luce, il se tourna dans la direction de Vesper, croisa son regard. Et elle comprit qu’il était encore plus furieux. Elle avait donné leur adresse. Et il n’était sans doute pas dupe. Elle avait dû parler. Alors, comme il montait les escaliers, menaçant, elle courut dans sa chambre, verrouilla la porte derrière elle, même si elle savait que ça ne la protègerait pas, enfila sa robe tout en courant vers la fenêtre, attrapa sa baguette, ouvrit la vitre en même temps qu’il ouvrait la porte. Et elle sauta. Elle était à deux doigts de toucher le sol quand elle se souvint de la formule permettant d’amortir sa chute. Elle entendit le cri de son tuteur mais ne se retourna pas. Elle se mit à courir, le plus vite possible, pieds nus et fit le tour de la maison avant de se jeter sur Luce et de le prendre dans ses bras. « Merci… » parvint-elle à articuler malgré sa gorge nouée par la peur et les larmes. Mais il leur fallait partir. Elle se détacha de lui. « Allons-nous-en, je t’en supplie ! » Sa voix s’était faite urgente et elle regarda, inquiète, la porte d’entrée de la maison. Son tuteur n’allait surement pas tarder et… Sa chatte ! Elle était sur le pas de la porte, justement ! Oh non. Elle ne pouvait pas la laisser là ! Elle courut vers la porte d’entrée, la prit à bras et juste à cet instant, son tuteur ouvrit la porte, haletant, essoufflé d’avoir couru. Il posa des yeux furieux sur elle et elle se figea.

Elle ferma les yeux, se souvenant à quel point Luce l’avait aidée. S’il n’était pas venu, s’il n’était pas intervenu… Elle ne serait peut-être pas ici aujourd’hui.
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Luce Flowright

Luce Flowright



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MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeDim 03 Nov 2013, 01:00

La scène aurait pu être hilarante en d'autres circonstances. La jeune fille filait dans sa direction sans ralentir sa course, et quand elle plongea dans ses bras Luce eu presque du mal à tenir debout et à amortir l'élan qu'elle y avait mis. Heureusement qu'il n'était pas un mollusque dénué de musculature un peu résistante, même s'il n'était pas non plus ce qu'on pourrait considérer comme un grand sportif. Il recula malgré tout de quelques pas pour garder l'équilibre, et serra instinctivement les bras autour de sa taille. Sans aucune arrière pensée, juste pour les stabiliser tout les deux. De l'extérieur, on aurait peut-être assimilé ce qu'il venait de se passer à une scène de retrouvailles dans un film à l'eau de rose. Cependant, il n'en était rien. Ils n'étaient pas si proche pour se sauter dans les bras de la sorte pour de supposées retrouvailles heureuses. D'ailleurs, le visage plein de larmes de Vesper n'étaient pas pour la joie de le revoir, ou pas que. Pas dans le sens qu'on aimerait bien voir dans les films...

Un nom le fit sortir de ses pensées, celui de la jeune fille occupant bien malgré elle ces mêmes pensées. Blackwood. Et alors qu'elle signifiait sa présence en répondant à l'appel, Luce s'aventura à jeter un coup d’œil vers elle... Mais elle semblait tout autant préoccupé qu'il pouvait l'être. Après tout, quoi de plus normal ?

Un simple mot faiblement articulé, presque murmuré à son oreille... Mais tellement lourd de sens. Une fois bien planté sur ses pieds, le poufsouffle avait desserré son étreinte sans pour autant la lâcher. Il était un peu paumé sur le moment. Il ne réfléchissait plus vraiment et réagissait assez instinctivement. Sans se préoccuper que c'était Vesper Blackwood, et qu'il devait la détester depuis 7 ans pratiquement maintenant. Il n'était pas temps de se perdre en analyse, le temps pressait, l'ambiance était tendue. Bien vite elle avait amorcé un recul, qu'il n'avait pas contrarié en lâchant totalement la taille fine, et l'enjoignait à partir sur le champ. Il ne comprenait rien, sincèrement. Sauf peut-être que c'était pas un bon plan dans lequel il venait de mettre les pieds. Et en même temps, aurait-il pu souhaiter être resté à l'abri chez lui, alors qu'il voyait la panique dans les yeux charbonneux de la serpentard ? A présent qu'il voyait son visage de près, il comprenait seulement que oui, ils devaient y aller. Lorsqu'elle l'avait rejoint ça avait été trop vite, il avait juste senti quelques larmes sur son cou... Maintenant il voyait cette rougeur sur sa joue qui ne laissait aucun doute sur l'action qui l'avait causé. Et quelque chose dans l'attitude de la brune lui faisait ressentir l'urgence de la situation. Il la suivit du regard quand elle tourna la tête vers la porte. Et elle s'y précipita avant qu'il comprenne pourquoi. Le chat... Stupide chat ! Merde ! Ni une ni deux, Luce se mit à courir lui aussi vers le même endroit mais avec un tout autre but. L'attraper et fuir loin. Fallait pas être sorcier pour deviner que celui qu'elle fuyait (surement le type qui l'avait "gentiment accueilli" quelques minutes plus tôt) se pointerait à cette même porte d'entrée. Et fallait pas non plus être sorcier pour savoir que ça ne serai pas pour lui donner ses bagages et lui souhaiter bon voyage... Tout se passa en une fraction de seconde. Luce était à deux ou trois mètres de sa camarade, baguette en main, quand la porte s'ouvrit comme il s'y attendait, inondant de sa lumière blafarde la fuyarde pétrifiée. Ou était-ce simplement la situation qui donnait cette impression à la lumière ? Peut importait en cet instant. Il ne pensa à plus rien d'autre qu'à l'attraper et la soustraire le plus rapidement possible aux yeux mauvais du tuteur furax. Transplaner. C'est ce qu'il fit une fois qu'il avait son bras autour de Vesper. Oh, pas loin, dans la panique il n'avait visé que l'extérieur de la propriété, derrière la grille. Histoire de pas la perdre en route.

Un coup de coude de la fille assise à coté de lui, un signe de tête en direction du prof... Tilt ! L'appel. Ce devait être son tour. Il leva la main, et signifia sa présence avec un sourire désolé. Le regard de l'enseignant se fit dur, mais il ne dit rien de plus et passa au nom suivant. Aie, il commençait bien l'année... Il soupira, et ne put s’empêcher de replonger dans les souvenirs de cette nuit.

Ils réapparurent tous deux à quelques centaines de mètres, derrière la clôture. Pas face au portail, mais légèrement derrière le pilonne d'entrée soutenant ledit portail. Masqué du sorcier furibond. Du moins il l'espérait. Juste le temps de reprendre leurs souffle, se préparer à un second transplanage, réfléchir à la bonne destination et partir loin. Là où pour la nuit on ne les retrouverai pas. Où IL ne les retrouveraient pas. Le gamin qu'il était, le né-moldu qu'il était, n'avait pas besoin de plus de temps face à l'homme pour savoir qu'il ne voulait plus jamais le croiser ! Surtout pas ce soir, surtout pas vu les yeux haineux qui l'avaient transpercé quand il avait attrapé la taille de sa victime. Elle n'avait peut-être pas eu le temps de réaliser qu'il la ferait transplaner, et cela n'avait rien d'agréable quand on était surpris et pas prêt. Il l'observa quelques secondes. Elle était face à lui, le regardant aussi. Il avait gardé son bras autour de sa taille, de peur qu'elle tombe. Pourquoi ? Elle lui semblait sur le point de craquer, même si ce n'était pas le cas. Il ne savait pas, et à vrai dire, le temps pressait trop pour s'en inquiéter. Il ne posait aucune question, et ne faisait que ce qu'elle lui avait demandé apres lui avoir sauté dessus. Le chat avait eu droit au voyage lui aussi, elle ne l'avait pas lâché. L'essentiel était donc là. « Tiens le bien, conseilla-t-il en montrant le félin du menton, et accroche-toi, on part loin. » Heureusement qu'il avait pris la peine de passer son permis de transplanage dès qu'il avait eu l'âge de le faire. C'était comme les garçons moldu pour le permis de conduire. Sauf que là, pour le coup, il se disait qu'il valait mieux transplaner que partir en voiture, plus efficace. Une fois la jeune fille bien accrochée comme il le lui avait demandé, ils avaient à nouveau disparu.

Un frisson le ramena à la réalité. Il fallait dire qu'imaginer ce qu'il aurait pu arriver s'ils ne s'en étaient pas si bien sortis faisait froid dans le dos. Maintenant qu'il en savait un peu plus sur la situation dont il avait tiré la verte et argent, il ne doutait pas qu'ils aient eu beaucoup de chance ! Le tuteur de la captive avait surement lancé un sort quand ils avaient transplané la première fois... et les auraient surement trouvé s'ils n'avaient pas rapidement déserté les lieux pour aller dans un endroit inaccessible pour un sorcier de sang pur... Un lieu où il ne lui viendrait même pas l'idée de chercher.

Ils touchèrent à nouveau le sol dur après quelques secondes. Mais le paysage cette fois était totalement différent. Plus calme, les lumières des maisons alentour étaient pratiquement toutes éteintes ou luant harmonieusement. Le temps que les deux adolescents reprennent leurs esprits, et Luce fini par lentement lâcher sa protégée inhabituelle sans la quitter des yeux. Il était inquiet mais il savait qu'ils étaient tous deux à l'abri à présent. Cependant, il redoutait sa réaction. Il les avait déposé devant chez lui, dans un petit recoin du jardin qui entourait sa maison, caché des regards qui auraient pu traîner. Car oui, ils se trouvaient dans le quartier moldu où habitait son père depuis le divorce. Il aurait été malvenu de se faire repérer aussi bêtement, au risque d'alerter le ministère et de remettre Vesper entre les griffes de celui dont il ignorait encore le nom et le rôle dans la vie de cette dernière. Et pour le moment, ils allaient éviter ceci. Il se tenait encore alerte, l'adrénaline n'ayant pas encore quitter tout son organisme, mais voulait avant tout rassurer sa passagère : « On est dans un quartier moldu. Chez moi. ça va aller ? » Si elle lui répondait par l'affirmative, il ne poserait pas plus de questions pour le moment, et la mènerait à l'intérieur. Là où elle serait réellement à l'abri et où elle pourrait se reposer. Elle semblait épuisée, et lui devait l'être tout autant. Et là où son paternel furieusement inquiet devait faire le pied de grue. Néanmoins, Luce assumerait le savon, il pensait avoir fait le bon choix ce soir quand il avait reçu ce message de détresse...
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MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeDim 10 Nov 2013, 15:53

Oh non. Oh non. Oh non. Vesper qui était déjà paniquée, paniqua plus encore en se trouvant aux pieds de son tuteur, sa chatte dans les bras. Il semblait furieux. Mais c’était logique. Sa pupille tentait de s’échapper. Alors même que l’été n’était pas terminé et qu’il avait d’autres plans pour elle. Il aurait pu lui donner un coup de pied, elle s’y attendait. Et même si elle s’y attendait, elle ne parvenait pas à bouger. Elle n’était pourtant sous l’effet d’aucun sort mais la peur l’empêchait de bouger, de faire le moindre mouvement. Heureusement, avant que son tuteur ne se baisse suffisamment pour l’attraper par le bras pour la ramener de force à l’intérieur, un bras passa autour d’elle. Elle cligna des yeux, comme délivrée de son immobilité, et quand elle les rouvrit, elle était devant le portail de la propriété, une forte nausée lui serrant la gorge et les griffes de son chat agrippées autour de son avant-bras. Ils avaient transplané. Et si son corps n’avait pas apprécié, sa chatte, encore moins. Mais… Ils étaient loin. Enfin, pas encore assez. C’était même loin d’être assez. Comme son cerveau assimilait ce qui venait de se passer, l’adrénaline et l’inquiétude la gagnaient de nouveau. Ils devaient partir. Ailleurs. Loin. Beaucoup plus loin. Il lui semblait d’ailleurs entendre un cri venant du manoir de son tuteur. Et ça ressemblait justement à sa voix. Elle tourna la tête vers le pilier qui les cachait puis leva les yeux vers Luce. Qui semblait sur la même longueur d’ondes pour le coup. « Tiens le bien, et accroche-toi, on part loin. » Le ? Si l’animal avait été en meilleure forme, il aurait certainement râlé. Oui. La sale bête et Vesper se ressemblaient étrangement sur certains points. Et la boule de poils n’aimait pas être traitée de mâle. Mais ni la maitresse ni l’animal n’étaient dans leur état normal. Alors, face à Luce, Vesper se contenta de passer un bras autour de ses épaules pour s’agripper à lui. Elle eut à peine le temps de fermer les yeux qu’il lui sembla bouger.

Il n’avait pas entendu son nom. Il semblait ailleurs. Son corps était là mais il était loin. Était-il au même endroit qu’elle ? Elle était presque sûre que oui. Leurs esprits étaient tous les deux dans le jardin de Luce. L’endroit où il les avait faits transplaner. Elle, son chat, et lui. Le visage de Vesper se fit songeur, doux. Il lui avait sauvé la vie. Alors même qu’il ignorait tout de la situation, il était venu la chercher. Comme le professeur continuait l’appel, elle détourna les yeux de Luce et contempla ses mains jointes devant elle.

Autant l’environnement du manoir était sauvage, froid, menaçant, à la limite de l’entretenu et du sauvage, dans un bois isolé, autant le quartier dans lequel ils se trouvaient était… chaleureux. Paisible. A l’abri derrière des plantes, nul ne pouvait les voir. Mais Vesper voyait beaucoup. De la lumière chaude dans de petites maisons, les lampadaires dans la rue… Et bizarrement, serrée contre Luce, dans cet endroit dont elle ignorait tout, elle se sentait presque à l’aise. Soulagée. Elle n’était plus chez son tuteur. Comme il s’écartait doucement d’elle et lui demandait si ça allait, elle acquiesça, lentement. Avant de sentir des larmes monter à ses yeux, avant de couleur silencieusement le long de ses joues. Elle n’était plus chez son tuteur. Elle n’était plus là-bas. Elle était… Son menton se mit à trembler. Et comme si elle avait senti son trouble, son animal de compagnie se relaxa et rentra les griffes qui avaient bien blessé sa maitresse, sans que cette dernière ne le remarque. Elle tremblait. Contrecoup, certainement. Elle était en sécurité. Peu lui importait de se trouver dans un quartier moldu! C'était peut-être même mieux encore! Ses larmes redoublèrent. Lentement elle leva les yeux vers Luce. « Merci. Tu… Tu n’étais pas obligé de venir et… » Et il l’avait néanmoins fait. La vert et argent cligna des yeux et s’essuya les joues, presque rageusement. Comme si elle venait de prendre conscience qu’elle pleurait. Luce la guida alors vers la maison. Bien plus petite que le manoir dans lequel elle vivait. Mais elle n’allait pas s’en plaindre. Mais sur le seuil, Vesper réalisa. Il ne vivait certainement pas seul ici. Qu’allait dire… sa famille ? Il ramenait une fille ! Elle ne pouvait pas… Elle ne voulait pas… déranger. Aussi lui attrapa-t-elle le bras juste avant qu’il n’ouvre la porte. Ou que celle-ci ne s’ouvre. « Je… Je ne veux pas… déranger. Tu es sur que… » C’était sans doute un peu tard pour demander cela mais au fond, elle ne lui avait pas demandé à venir chez lui. Même si elle lui en était éperdument reconnaissante. Elle se sentirait certainement plus en confiance qu’ici que nulle part ailleurs mais…

Oui, elle s’était sentie particulièrement en confiance chez lui. Comme le professeur tournait le dos à la classe, l’appel fini, elle tourna à nouveau la tête vers Luce. Dont elle croisa justement le regard. Elle ne détourna pas la tête. Pas tout de suite du moins. Mais finalement, elle baissa les yeux, gênée, et regarda ce que le professeur notait au tableau. Enfin, elle regardait sans voir réellement.
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MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeLun 18 Nov 2013, 22:55

Elle lui avait en effet répondu par l'affirmative, d'un léger hochement de tête. Pas plus. Le silence allait assez bien avec le calme du quartier dans lequel le jeune sorcier les avait déposé. Neanmoins, bien vite Luce pu distinguer les larmes qui perlaient au coin des yeux de sa passagère, surement du au contre-coup. Il n'aimait toujours pas voir les filles pleurer, et Vesper tout particulièrement comme ce jour lointain en juin. Parce qu'il ne savait pas ce qu'il avait le droit de faire avec elle. Alors il ne dit rien, ne fit rien dans l'immédiat. Le choc de la soirée valait bien ces quelques gouttes salées silencieuses, et elle-même ne semblait pas s'en rendre compte. Il n'avait pas bougé, et finalement dans cet endroit du jardin camouflé du reste du monde, ils restaient assez proches même s'il l'avait lâché quelques secondes plus tôt. Il restait d'autant plus attentif, près à réagir si le besoin s'en faisait sentir. C'est alors qu'il croisa ses grands yeux humides et reconnaissants, charmants, et elle le remercia jusqu'à ce que sa voix se casse... Et il était venu oui, lui même ne savait pas exactement pourquoi il n'avait pas douté une seule seconde. Il haussa simplement les épaules avec un petit sourire qui se voulait réconfortant en complétant sa phrase « ... et je suis trop gentil, tu me l'as souvent dit. Comme quoi, ça peut être utile. Mais te tracasse pas de ça ce soir. On rentre ? » Il n'y avait aucun reproche dans le ton qu'avait pris le blond pour dire ça, il avait voulu faire un trait d'humour pour dédramatiser la situation. Vesper qui le remerciait, c'était trop étrange pour lui encore. Puis ça l'avait légèrement mis mal à l'aise, puisque pour lui ça avait été une évidence, naturelle... Elle avait eu besoin d'aide, et il lui avait apporté l'aide qu'il avait pu, et à présent il prenait lentement conscience de la décision qu'il avait prise, de l'ampleur que cela avait représenté pour la jeune fille, de son courage face à une situation qui aurait pu leur échapper à tous les deux. L'adrénaline quittait doucement ses veines, et il en avait des frissons. Ils avaient été fous, surtout lui, mais elle avait eu besoin de ça. Il ne savait pas encore pourquoi, mais il sentait que ce n'était pas une simple engueulade passagère comme celle qu'il pouvait avoir avec son père parfois. Non, c'était plus profond... Il le sentait, surement à cause de l'attitude si différente de la Serpentarde.

Une impression d'être observé le tira à nouveau de ses souvenirs, mais lorsqu'il tourna la tête vers la verte et argent, dans la direction qui le chatouillait, il la vit les yeux rivés sur ses mains. Il devait être tellement absorbé qu'il avait imaginé qu'elle le regardait, comme ce soir là. Ils en avaient échangés des regards, sans mots, sans à priori ni haine. C'était nouveau pour eux, mais ce soir d'été là, ça avait semblé si naturel... Tout lui avait semblé si logique, sans questionnement, sans torturage de méninges pour savoir pourquoi. Pourquoi il avait fait tout ça pour elle...

En lui proposant de rentrer, il avait montré de la tête la petite maison allumée dans le jardin de laquelle ils se trouvaient, alors qu'elle s’essuyait rageusement les joues. Il ne releva pas. Le silence était tombé après sa question, mais les mots n'avaient pas vraiment l'air d'être indispensables pour le moment. Quand il fut sur qu'elle le suivrait, il la précéda pour s'extirper du petit cocon de feuillage qui les avaient caché, et ils marchèrent côte à côte jusqu'à arriver à la porte. La main sur son bras le fit stopper alors qu'il avait pratiquement sa propre main sur la poignée. La question embarrassée qu'elle lui posa le fit sourire, amusé. Il serait temps de s'en inquiéter ! Mais après tout, s'il l'avait amené là et qu'il l'invitait à rentrer, c'était qu'elle ne dérangeait pas... Elle ne s'était presque pas imposée, il avait choisi où transplaner et où aller pour réfléchir au calme. « Ne t'en fais pas, lui répondit-il avec une douceur dans la voix, c'est moi qui t'ai mené là... Mais si tu ne veux pas rentrer, je t'oblige pas... Au pire des cas, mon père risque juste me gueuler dessus, mais ce sera pas à cause de toi... »

Et pas loupé ! La porte s'ouvrit avec fracas sur les deux adolescent. Nino Flowright, une carrure plutôt haute et en temps normal plutôt calme et souriant, avait entendu son fils parler derrière la porte. Et il comptait lui donner raison quelques secondes, au moins le temps de d'évacuer l'angoisse qu'il lui avait donné avec ce simple mot : "Je vais aider une amie, je reviens le plus vite possible. T'inquiètes pas !"..... Qu'il s'inquiète pas ? La bonne blague. Il était juge, il avait vu des affaires tellement tordues qu'un départ précipité comme venait de lui faire subir son sorcier de fils n'était pas pour le rassurer ! « Luce Dyonis Flowright ! Si jamais tu me refais un coup pareil, je te jure que tu... » mais il se calma en croisant le regard effrayé d'une jeune fille qu'il ne connaissait pas derrière le suscité. Il savait pouvoir faire preuve d'autorité, après tout il en avait souvent besoin dans son métier, mais cette petite semblait facilement impressionnable... ou était-ce ce qu'il s'était passé avant qu'elle n'arrive ici ? Un regard plus attentif en croisant le regard de son rejeton, et Mr Flowright compris qu'il n'était en rien la source profonde de cet effrayement. Que la soirée avait été intense.« Je te raconterai tout, Papa. Tu nous laisses rentrer ? » Luce était un enfant comme beaucoup, il avait fait des bêtises comme tout le monde, il avait parfois rendu ses parents fou de rage, ou du moins son père parce que sa mère en était devenue folle tout court. Mais Nino connaissait son fils, et ses qualités, et il savait que l'explication qu'il lui promettait serait sincère. Il le voyait dans son regard décidé. Il soupira, et d'un sourire se voulant plus amical, dégagea le passage pour les laisser entrer, lui et elle. Ce qu'on pouvait dire en voyant père et fils, c'était que niveau caractère, la pomme n'était pas tombée loin de l'arbre.


L'appel était fini, et sa camarade de bureau ne trouva rien de mieux que cogner son coude au sien en voulant sortir sa plume pour noter ce que racontait le professeur. Ce qui eu l'effet de ramener une nouvelle fois Luce au présent. Par réflexe, il tourna la tête pour voir Vesper. Ce besoin était assez problématique me direz-vous ! Heureusement qu'ils étaient dans la même filière... Cette fois, il capta le regard de la belle brune et les secondes passèrent sans qu'ils ne se détournent. Luce esquissa un sourire doux, comme il en avait pris l'habitude ces trois dernières semaines. Vesper coupa le contact visuel ensuite, et sembla se concentrer sur le cours. Ce qu'il se motiva à faire également, sans grande conviction cependant. Il poussa un soupir, lisant le titre du cours noté au tableau. L'étudiant pris sa plume pour tenter de prendre des notes. C'est vrai, ils commençaient leur année avec un cours de Management et Marketing... Pas étonnant donc qu'il soit difficile de comprendre. Enfin, il est vrai que le problème de concentration que rencontrait Luce n'était pas lié à la matière. Non, vraiment pas... Les paroles de l'adulte rentraient par ses oreilles, mais ne s'imprimait pas dans son esprit... et à peine sur son parchemin, qui bien vite ne sentit plus la pointe de la plume glisser à sa surface. Luce était à nouveau plus là. A la place, il revenait chez son père, comme s'il redécouvrait sa propre maison. A cet instant là, ce soir d'Aout, c'était vraiment l'impression qu'il avait eu...

Une fois la porte passée, on tombait directement dans la pièce a vivre, un salon moldu typique, canapé, table de salon, une cheminée fermée et éteinte, la télévision allumée que personne ne regardait plus... Au fond de la pièce, une grande ouverture créait le lien vers la cuisine assez grande pour qu'une petite table ronde y trône au milieu. La décoration de la maison était sobre, assez claire mais chaleureuse. Le lieu n'était pas opulence, mais Mr Flowright gagnait bien sa vie et offrait à ses deux enfants un cocon où il faisait bon rentrer. Un couloir filait vers la gauche, desservant la chambre paternelle, les salles d'usages, un bureau et l'escalier qui menait aux deux chambres des enfants. Oui, les enfants, car en rentrant Maera, la jeune soeur de Luce lui sauta au cou, apparemment tout aussi inquiète qu'avait été son père, comme elle l'en informa directement. Ils étaient bien de la même famille tous les trois, même si Luce était le seul à ne pas avoir les yeux marrons de son père mais ceux clairs de sa mère. Puis elle le lâcha, regardant avec curiosité la brune qui l'accompagnait. Loin de prendre en grippe la fille qui était à l'origine du départ de son frère, elle était plutôt intriguée sur les raisons qui avait pu faire accourir son frangin de la sorte. S'imaginant, comme toutes les jeunes filles de son âge, une histoire d'amour là dessous. Si elle savait. La porte se ferma derrière eux et le père de famille les dépassa pour retourner dans la cuisine, faire chauffer de quoi faire thé et autres boissons chaudes. Maera le suivit en se retournant le long du chemin pour observer les deux nouveaux arrivés. Luce profita de cette désertion temporaire pour se retourner vers sa camarade pour la rassurer et savoir ce qu'elle voulait, pour ne rien lui imposer. « Désolée pour l'accueil, lui chuchota-t-il, je suis parti un peu précipitamment comme tu t'en doutes... et il n'avait surtout pas pris la peine de prévenir de vive voix pour ne pas avoir à débattre du bien fondé de l'excursion. Si tu veux, je peux te montrer une chambre pour cette nuit si tu veux te reposer, ou tu peux venir avec moi, prendre un thé ou un chocolat chaud... ça nous fera pas de mal je crois... C'est comme tu veux ! » rajouta-t-il pour ne pas la forcer à quoi que ce soit.
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MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeMar 19 Nov 2013, 16:20

« ... et je suis trop gentil, tu me l'as souvent dit. Comme quoi, ça peut être utile. Mais te tracasse pas de ça ce soir. On rentre ? »

Ils s’étaient si souvent chamaillés. Elle l’avait si souvent insulté, elle avait été si souvent hautaine et mauvaise avec lui. Et pourtant, il lui avait suffi de lui demander son aide pour qu’il vienne l’aider. Effectivement, il était trop gentil. Il aurait très bien pu penser que c’était une blague de mauvais gout de la part de Vesper. Et pourtant… Ne pas se tracasser ? Elle se sentait si mal. Elle avait été injuste avec lui et… Elle n’aurait pas dû avoir la chance qu’il l’aide. Il avait toutes les raisons de ne pas l’aider, et pourtant… Acquiesçant néanmoins à son invitation, elle le suivit jusqu’à la porte d’entrée de cette petite maison moldue. Ca la changeait carrément du manoir de son tuteur. Mais ce n’était pas plus mal. Et ce n’était pas une critique négative. Le manoir dans lequel elle vivait était, certes, très grand. Mais il était froid. Terne. A l’image de son propriétaire. Cette maison, au contraire, lui semblait chaleureuse. Petite, mais chaleureuse. Mais si la famille de Luce était comme lui, c’était compréhensible. Sa famille. Elle paniqua et le retint de justesse. Il ne vivait pas seul ici. Elle ne pouvait pas s’imposer, elle ne pouvait pas… Et alors qu’il la rassurait, la porte s’ouvrit. Sur un homme plus âgé. Son père, certainement. Vesper sursauta, fit un pas en arrière et son cœur accéléra la cadence. L’homme serait furieux. Et aussitôt, Vesper avait l’envie de fuir. Elle n’était pas la bienvenue. Elle devait partir. C’était ridicule, comme pensée, évidemment, mais elle paniquait. Et ça pouvait se comprendre, vu tout ce qu’elle avait traversé.

« Luce Dyonis Flowright ! Si jamais tu me refais un coup pareil, je te jure que tu... »

Dyonis ? Vesper jeta un coup d’œil vers le poufsouffle et elle aurait certainement souri de cet étrange prénom si elle n’avait pas été si anxieuse et si mal à l’aise. Jusqu’à ce que le regard se pose sur elle, du moins. Le visage furieux se radoucit automatiquement. Vesper déglutit et baissa la tête, gênée. Elle serra un peu plus son animal de compagnie contre elle et frissonna, comme elle réalisait seulement maintenant qu’elle ne portait qu’une petite robe d’été. Bon, certes, c’était l’été mais… Il ne faisait pas très chaud ce soir. A croire que la météo était branchée sur sa vie. Pensée ridicule évidemment. Elle leva vaguement les yeux vers Luce quand celui-ci promit à son père de lui expliquer puis hésita un peu à entrer. Elle ne voulait pas… lui créer des ennuis et… Mais un regard vers son camarade et elle décida d’accepter l’aide qu’il lui offrait. Il l’avait sauvée. Elle ne savait pas où aller. Et… Eh bien elle se sentait en sécurité avec lui, aussi étrange soit cette pensée. Elle suivit dès lors Luce à l’intérieur, arrivant dans un salon simple mais agréable, tout comme la chaleur qui l’accueillit, le seuil franchi. La vert et argent ferma les paupières un instant, se délectant de la chaleur de la pièce, quand bien même la cheminée ne fonctionnait pas. Mais elle rouvrit les yeux bien vite, comme un cri lui parvenait. Tout en faisant un pas en arrière, surprise, elle vit une jeune fille se jeter au cou de Luce. Et un sentiment de culpabilité gagna la Serpentard. Il avait inquiété toute sa famille en venant à son secours. Tête baissée, Vesper se mit à caresser doucement. Un père et une sœur. Il n’y avait pas trace de sa mère jusqu’à maintenant mais cela suffisait à Vesper pour déprimer un peu plus. Elle-même… N’avait plus de famille. Elle n’avait plus que son tuteur. Ses parents étaient morts quand elle avait quoi ? Six ans ? Elle n’avait pas de sœur, ni de frère. Des cousins ? Peut-être. Elle n’en savait rien. Elle n’avait eu personne pour s’inquiéter pour elle. Personne pour prendre de ses nouvelles.

« Désolée pour l'accueil, je suis parti un peu précipitamment comme tu t'en doutes...

Redressant la tête, elle fronça les sourcils. Il s’excusait ? Mais de quoi ? « Tu n’as pas à… t’excuser… C’est plutôt à moi de le faire. Je ne voulais pas… T’attirer des ennuis ou… » Elle eut un sourire triste et baissa la tête. Elle n’avait pas réfléchi quand elle lui avait envoyé la missive urgente. Peut-être… était-il occupé. Peut-être… était-il en train de faire quelque chose d’important. Non. Elle n’avait pas pensé à cela. Elle avait été trop pressée, trop effrayée. Et il était venu. Quant à la proposition de thé ou de chocolat chaud… Elle ne savait pas si c’était une bonne idée. Il y aurait son père, sa sœur… Elle en avait envie. Cela faisait une éternité qu’elle n’avait bu un bon chocolat chaud mais… Oh et puis, il en avait envie, elle n’allait pas… Elle acquiesça. Elle pouvait bien faire ça. Pour lui. Et pour être un minimum polie, aussi. Ce n’était pas parce que c’était une vraie peste pendant l’année qu’elle n’était pas bien élevée en réalité… « Non, un chocolat chaud, c’est… Une bonne idée… » Même si elle avait les yeux rouges et humides, une joue légèrement rouge elle aussi, un chat noir dans les bras, et allait se retrouver dans une pièce avec deux inconnus et un poufsouffle avec qui elle allait devoir s’expliquer… Enfin, pas tout de suite. Oui, finalement, ce n’était pas une mauvaise idée d’aller prendre un chocolat chaud, ça reporterait le moment des explications.

Suivant Luce, elle rejoignit le reste de sa famille et s’installa sur la chaise que lui désignait le jeune sorcier. Sentant l’odeur des biscuits qui trônaient sur la table, le félin se mit à remuer. Tant et si bien qu’elle s’échappa des bras de Vesper qui la mit sur le sol. Elle aurait pu sauter sur la table, certes, mais elle trouva d’autres choses plus intéressantes à faire. Comme tout renifler. Vesper la regarda faire jusqu’à ce qu’elle réalise que le père de Luce lui posait une question. Elle tourna alors précipitamment la tête vers lui et elle avait l’air si ahuri qu’il sourit et lui redemanda ce qu’elle voulait boire. Elle rougit et répondit, d’une voix timide, qu’elle voulait bien un chocolat chaud, s’il en faisait. Elle avait la désagréable sensation de s’inviter, de s’imposer et elle n’aimait pas ça. Elle était peut-être fière mais elle n’était pas du genre sociable. Elle était au contraire plutôt solitaire. Côté qu’elle avait déjà à son arrivée à Poudlard mais qui s’était empiré avec … les années. Une tasse fumante arriva doucement devant elle et elle glissa ses doigts autour, les réchauffant comme s’ils étaient en hiver et qu’elle avait les doigts gelés. Ce qui n’était qu’à moitié vrai. Ils n’étaient pas en hiver mais elle avait les doigts gelés. Finalement, tous les quatre se retrouvèrent autour de la table, dans un silence pesant. Mal à l’aise, Vesper porta la tasse à ses lèvres et prit une première gorgée. Qu’elle faillit avaler de travers comme la sœur de Luce prenait la parole, en s’adressant directement à elle. « Et sinon tu t’appelles comment ? Comment connais-tu Luce ? De l’école ? » Après avoir blêmi légèrement, Vesper rougi. « Oui… Je… Suis à l’école avec lui… Et … Vesper, je m’appelle Vesper. » Elle ne put ignorer le visage surpris de la jeune fille qui tourna la tête vers Luce, les sourcils levés, bouche bée. « Vesper ?! Genre… Vesper ?! » QUOI ? Interloquée, Vesper regarda Luce puis de nouveau sa sœur, avant de reposer les yeux sur le sorcier. Comment… Comment sa sœur connaissait-elle son existence ?
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MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeLun 02 Déc 2013, 00:30

Décidement, la Vesper qu'il découvrait ce soir là était vraiment différente de celle qu'il croyait connaitre avant. Elle le lui avait pourtant dit, il ne la connaissait pas, et à cet instant il en avait la confirmation. Elle s'excusa tout aussitot qu'il venait de le faire, semblant vraiment affectée de lui attirer des ennuis. C'était mignon. Et cela lui tira un sourire bienveillant. Son paternel avait du faire grande impression, mais Luce ne redoutait aucunement une punition. Il se savait honnête dans l'histoire, et ne regrettait nullement ce qu'il avait fait, ni pour qui il l'avait fait. Il avait vu la terreur dans les yeux de cette jeune fille, il ne savait pas exactement le définir, mais elle lui paraissait même fragile dans sa petite robe d'été. Surement parce qu'il remarquait, à présent que la lumière n'était plus ce crépuscule un peu sanguin ou cette nuit nouvellement née, l'allure de Vesper. Vestiges de larmes, vestige de claque sur la joue. Il avait été conscient de ce qu'il faisait -plus ou moins durant toute la fuite- et le referait surement en voyant cela à la lumière du plafonnier qui permettait de distinguer et de deviner les évènements qu'il ne savait pas encore. La relation qu'il entretenait avec son père était basée sur la confiance, chose rare pour un adolescent de son âge. Mais ce qu'il avait vécu, ce qu'ils avaient du traverser ensemble, ça les avait fait prendre conscience que cette confiance était la base de tout, et que cela était le plus précieux. Donc même s'il avait eu parfois des remontages de bretelles en bonne et due forme, il ne le redoutait pas ce soir.

Un haussement d'épaule avait accompagné son sourire, et sa main avait été parcourue de picotements quand il voulu s’empêcher de lui caresser la joue. Non, pas très adapté comme pulsion, comme geste à faire vu la soirée qu'ils venaient de passer. A la place de quoi, il avait proposé ce chocolat chaud qu'il devinait déjà son père en train de le préparer. Et il fut heureux que la jeune fille accepte, et l'accompagne à la cuisine, même s'il n'avait rien voulu lui imposer. C'était la bieraubeurre moldu, après de vives émotions, rien n'était plus agréable que la douceur du lait encore fumant et du chocolat. Cela permettrait d'effacer les derniers parcelles d'adrénaline dans leur sang, de se calmer totalement et de voir venir. Car très franchement, il ne savait pas comment cela allait se passer dans une heure, le lendemain ou encore le surlendemain. Il n'en était pas encore là de ses réflexions. La boisson chocolatée leur permettrait d'y voir plus clair ! On méprend souvent son pouvoir.

Il l'accompagna jusqu'à la cuisine où était déjà installée sa petite soeur, sa tasse brulante devant elle. Se doutant que le chef de famille pouvait être un peu impressionnant pour sa camarade, surtout vu son éclat de voix pour premier contact, il tira une chaise entre Maera et la sienne. Comme ça, entourée des deux enfants de la famille, ça la rassurerai surement. Oui, la logique valait ce qu'elle valait, mais l'attention était bien là. Attentionné, Luce l'avait toujours plus ou moins été. La nouveauté c'etait que la bénéficiaire était sa pire ennemie, et elle ne le connaissait surement pas comme cela non plus, pas envers elle. Puis quand elle fut assise, il s'installa à son tour, en souriant à son père dont il croisa le regard. Oh, le patriarche, tout comme sa fille, avaient bien compris que ça avait été une soirée compliquée, et que les mots pour le moment étaient difficiles. Après tout, il suffisait de voir l'apparence de Vesper. Et l'inquiétude un peu protectrice que Luce avait montré depuis qu'il était revenu avec elle. Le félin, ou plutôt LA mais ça le poufsouffle ne le savait pas encore, jugea apparemment bon de lâcher sa maitresse maintenant qu'ils étaient au calme et d'explorer les lieux à sa manière. Surement pour vérifier que tout était sous contrôle. Les chats aussi avaient une forme bien à eux d'instinct protecteur... Enfin, c'est comme ça qu'il l'interpréta.

Il l'observa renifler quelques trucs jusqu'à ce que son père demande à Vesper ce qu'elle voulait boire. Etrange comme on peut se focaliser sur des trucs sans importance pour éviter les trucs plus importants. Luce, lui, n'eut pas droit à la question, tellement la réponse coulait de source... Et c'est après avoir servit la tasse de l'invitée surprise qu'il lui en donna également une. Puis observant les trois adolescents mal à l'aise, du moins pour les deux plus âgés qui s'évitaient soigneusement du regard, obnubilés par leurs tasses respectives, l'adulte décida que pour le moment, il était de trop. Il prétexta une journée longue le lendemain, et vaqua à ses occupations pour les laisser dans une atmosphère moins stricte et solennelle. Il savait qu'il aurait les explications à froid. Là c'était trop chaud et vivace encore. Le rituel du soir de leur père, Luce et Maera le connaissaient. La télé quelques instants si un programme déjà bien entamé l'interpelait, puis il fermerait la maison, leur souhaiterait bonne nuit et irait dormir en les laissant libre de se coucher quand ils le souhaiteraient. C'était les vacances après tout.


La première rencontre de Vesper avec la famille Flowright au complet -pour la proche et ce qu'il en restait- avait été assez étrange avec du recul. Ne serait-ce que de voir la méchante serpentarde de ses souvenirs d'écolier fouler le sol de sa maison, cette rencontre de deux mondes... Bien sur, le jeune sorcier avait reçu des camarades, magie et moldu s'était déjà côtoyé sous ce toit chaleureux, mais ce soir là avait été assez atypique dans son genre. Et même aujourd'hui, dans ce cours qui l'ennuyait déjà mortellement -l'année risquait d'être longue- Luce n'aurait su dire ce qui avait été si bizarre une fois la porte de chez lui fermée. L'arrivée de Vesper dans son quotidien, dans son intimitée familiale et moldue, le fait qu'ils s'étaient parlé sans animosité, sans sarcasmes ou moqueries, le sentiment de protection qu'il avait instinctivement ressenti pour elle, ou encore le chocolat chaud pris autour d'une table silencieuse et un peu gênée... sauf peut-être du coté de sa frangine, un peu trop curieuse.

Le silence était reposant, et malgré le regard insistant de sa soeur naviguant de l'un à l'autre des deux sorciers, le jeune homme appréciait à sa juste valeur à présent ce calme, cette serenité et cet apaisement. La fugue à laquelle il avait participé semblait maintenant un peu plus loin. Son corps se détendait doucement et perdu dans ses pensées, il n’arrêtait pas de constater à quel point ils avaient eu de la chance tous les deux. Quelle folie quand même d'y avoir été, mais fallait savoir être fou dans ce genre de moment. Il n'essaya même pas d'imaginer ce qu'aurai pu endurer la brune s'il n'était pas venu. De toute manière, il n'avait pas toutes les pièces du puzzle pour s'approcher un tant soit peu de la vérité. Mais il cherchait à mettre au moins toutes celles qu'il avait dans le bon ordre, pour tenter de deviner, de dégager les questions les plus fondamentales, celles qu'il devrait à un moment ou à un autre poser à Vesper... Tiens d'ailleurs, c'est Maera qui décida que l'heure des questions avait sonné ! Sa voix ramena Luce dans cette cuisine, et il n'anticipa pas ni la question, ni la réponse, pourtant toutes deux logiques. Il soufflait sur son chocolat quand l'autre blonde réagit au prénom de la serpentard. Ah oui, ce détail, il l'avait presque totalement oublié avec tout ça !

Les deux regards tournés vers lui, celui marron choqué, et celui bien plus clair plutôt étonné, voir même carrément incrédule. Oui, savoir qu'elle était connu sans connaitre, ça pouvait être surprenant. Il vit Vesper faire un aller-retour entre lui et sa soeur avant de se fixer sur lui. Il haussa les épaules, autant pour l'une que pour l'autre. Bienvenue dans son monde, l'air de dire. Il fallait bien que deux personnes se rencontrent un jour, seules les montagnes ne le pouvaient pas, même si les circonstances et la réputation de la brune ne semblaient pas compatibles, raison de la réaction de Maera.

« Oui, Vesper... j'en connais pas dix... » puis il plongea son nez dans sa tasse, pour boire mais aussi pour éviter de dire des bêtises. Ou pour noyer le poisson, esperer que les questions n'iraient pas plus loin. Mais voyant que la non-sorcière s'apprêtait à rétorquer et redoutant ce qu'elle aurait pu dire -lui et Callie ne lui avaient pas brossé un portrait très glorieux de Miss Blackwood- il repris la parole avant qu'elle n'ai pu dire quoi que ce soit : « Les choses sont un peu différentes, et assez... compliquées. »  Lui même ne savait pas comment expliquer cet instinct qu'il avait eu en recevant la lettre. La moue qui se dessina sur le visage de la teenager était un mélange de frustration d'avoir été coupée, de colère de ne pas avoir été informée, et de curiosité à l'idée de bientot l'être. Très savant mélange qui fit rire Luce. Un fou rire. Du genre qui prévient pas, qui n'est même pas lié à la situation, un rire nerveux qui décharge pour de bon le coté stressant et mélodramatique de la soirée. Quelques longues secondes, une minute tout au plus. Il avait reposé sa tasse et essayait de se calmer, les larmes aux yeux. Ce qu'il réussi enfin à faire, s'excusant en regardant tour à tour la blonde et la brune.

« Désolé... je crois que la tension retombe. Deux trois grandes inspirations pour se calmer totalement et reprendre souffle et esprit, et il se tourna vers Vesper. Fallait que certaines choses soient dites. Je ne sais pas vraiment pourquoi on en est arrivé là, mais... j'ai bien compris que t'avais besoin de fuir. Il détourna le regard vers sa soeur, muette et en haleine comme devant la scène cruciale d'une de ses séries pour adolescentes, puis vers sa tasse de chocolat à moitié pleine à présent. Je sais pas trop pourquoi je suis venu, mais j'ai bien fait je crois... Tu n'es pas obligée de me dire pourquoi. On a jamais été proche, ni vraiment amis... il eut un sourire un peu ironique, c'était le moins qu'on puisse dire. Mais ce que je t'avais dis en juin tiens toujours. Il savait qu'il allait intriguer sa soeur mais tant pis, elle s'en remettrait. Tu es la bienvenue ici je pense, ça ne dérangera ni Maera, qu'il regarda avec insistance pour qu'elle acquiesce, ce qu'elle fit après quelques secondes et un soupir, ni mon père. Je sais pas trop si tu as un plan B ensuite, mais sinon... » Il se racla la gorge, incapable de finir la phrase. Inviter sa meilleure ennemie a rester autant qu'elle le souhaitait, c'était encore un peu au dessus de ses forces. Rome ne s'était pas faite en un jour ! Il était légèrement géné après un tel discours et redoutait la réaction de Vesper. Il ne savait pas trop pourquoi il avait tout déballé comme ça. Peut-être pour l'inciter à parler à son tour...

Maera quant à elle était une fan attentive. On venait de lui servir sur un plateau une histoire qui promettait d'être intéressante ! Elle ne comptait pas en rater une miette, aux premières loges comme elle l'était, c'est à dire à genou sur sa chaise, penchée en avant sur la table, les coudes la soutenant. Au plus près de l'action... Elle n'avait jamais vu son frère comme ça, et même si elle voulait voir la réaction de la nouvelle arrivée dans sa maison, si ça tardait trop elle n'hésiterai pas à intervenir... Le tout était de savoir si ce serait pour mettre de l'huile sur le feu ou pour sauver son benêt de grand frère de la panade !
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MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeLun 09 Déc 2013, 13:32

« Oui, Vesper... j'en connais pas dix... Les choses sont un peu différentes, et assez... compliquées. »

Ladite Vesper fronça les sourcils, un peu perdue, mais ne dit rien. Ainsi donc la sœur moldue de Luce connaissait son existence. Mais… Pourquoi ? Comment ? Comment cela se faisait-il qu’elle connaisse son nom ? Et… Que savait-elle d’autre ? Intérieurement, elle soupira. Et elle baissa la tête vers son chocolat chaud. Il n’était pas très difficile de deviner ce qu’il avait bien pu lui raconter. Luce et elle n’étaient pas amis. Ils ne cessaient de se chercher, de se chamailler… Alors le portrait qu’il avait dû dresser d’elle pour sa sœur ne devait pas être très positif. Ce qui expliquait d’autant mieux sa surprise, quant à l’identité de leur invitée… Mais alors que tout cela était, pour Vesper, logique. Cela ne l’empêchait pas d’en ressentir de la tristesse. Lors de sa première année à Poudlard, elle n’était pas comme ça… Elle était plus calme, plus introvertie. Oh, elle savait ce qu’elle valait. Elle se savait de sang pur. Elle se savait à Serpentard mais… Elle n’était pas si virulente et agressive avec les autres. C’était après qu’elle avait changé… Soudain sa gorge se noua. Mais elle ne voulait pas pleurer. Alors elle prit sa tasse pour prendre une gorgée de chocolat chaud, espérant dissiper la sensation de cette boule lui entravant la gorge. Mais avant même d’avoir pu prendre une gorgée, voilà que Luce éclatait de rire. Vesper se redressa, sous le choc et contempla l’autre sorcier, incrédule. Il riait ? De quoi ? Inquiète, elle regarda sa sœur mais celle-ci semblait aussi interloquée qu’elle. Il lui fallut quelques secondes pour se reprendre, quelques secondes pendant lesquelles Vesper se sentit un peu moins bien encore. Pourtant… Il ne riait pas d’elle. N’est-ce pas ? Non, il n’avait aucune raison de rire d’elle.

« Désolé... je crois que la tension retombe. Je ne sais pas vraiment pourquoi on en est arrivé là, mais... j'ai bien compris que t'avais besoin de fuir. Je sais pas trop pourquoi je suis venu, mais j'ai bien fait je crois... Tu n'es pas obligée de me dire pourquoi. On a jamais été proche, ni vraiment amis... Mais ce que je t'avais dit en juin tiens toujours. Tu es la bienvenue ici je pense, ça ne dérangera ni Maera, ni mon père. Je sais pas trop si tu as un plan B ensuite, mais sinon... »

La tension, hein ? Vesper baissa la tête et ne put réprimer elle-même un sourire. Mais qui ne dura pas longtemps. Une seconde, deux tout au plus. Avant de laisser place à un visage triste. Pourquoi ils en étaient arrivés là, hein ? La sorcière eut l’impression que le froid la gagnait, petit à petit. Il faudrait bien qu’elle lui explique, un jour ou l’autre… Mais le pourrait-elle ? C’était bien joli, la théorie, de se dire qu’elle lui devait des explications. Mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Quant à un plan B… Eh bien, elle n’y avait pas encore réfléchi, non. Elle n’avait pas de famille connue. Elle n’avait plus que son tuteur. Mais ce n’était évidemment pas une solution, pour le coup. Mais peut-être… Pourrait-elle aller dans une auberge ? Après tout, elle devait avoir accès à son compte à Gringotts, non ? Seule dans une auberge… Quelle belle vie… Vesper garda le silence, ne sachant quoi dire. Finalement, elle reprit une gorgée de chocolat chaud, puis une autre. Le silence était pesant. Un peu trop à son gout. Mais elle n’allait pas le briser. Elle ne le pouvait pas.


« Bien, maintenant, à mains levées, j’aimerais savoir qui a pris l’option Gérant d’une auberge ou d’un bar, puisque, comme vous le savez, cette année et la prochaine, les trois options de commerce sont réunies… »

Heureusement qu’elle était revenue au présent juste avant cette question… A croire qu’elle avait un radar. Lentement, Vesper leva la main. Et dans son dos, elle put entendre quelques murmures pas très sympathiques. « Et elle couchera avec tous les clients… Pratique. » Aïe. Cette remarque fit à la vert et argent l’effet d’un poignard dans le dos mais elle n’allait pas le montrer, ni même leur faire le plaisir de répondre. Elles ne la connaissaient pas. Elles ne savaient rien. Contrairement à Luce qui était le mieux placé pour la comprendre, depuis cet été. Elle baissa la tête et regarda discrètement vers lui. Avait-il entendu ? Elle espérait que non. Et d’un autre côté, elle aurait donné beaucoup pour voir cet air protecteur qu’il avait eu envers elle ces derniers jours d’été. Depuis qu’elle lui avait tout raconté.

Finalement, Maera avait terminé sa tasse et était montée dans sa chambre, se doutant qu’elle n’apprendrait rien ce soir. Le père de Luce et elle était venu les saluer quelques minutes auparavant, presque surpris de ne rien entendre. Ne restaient plus que Luce et elle. Mais elle ne pouvait pas parler. Pas maintenant. Pas comme ça. Alors, elle le suivit vers la chambre où elle dormirait. Celle de Luce, en l’occurrence. Sa chatte sur les talons, elle monta l’escalier derrière le Poufsouffle, et entra lentement dans la chambre du petit moldu qu’il avait été. Gênée, elle osa à peine regarder autour d’elle. Ainsi donc elle allait dormir dans la chambre de Luce Flowright. Si on le lui avait dit un jour… Elle aurait bien ri. Et pourtant. Pour le coup, elle ne ressentait pas vraiment une envie de rire. Elle ressentait surtout de la reconnaissance. Et du soulagement. Elle était en lieux surs. Elle le sentait. Comme elle n’avait – évidemment – pas pris le temps de prendre des vêtements de rechange, il lui proposa un t-shirt à lui, qui était trop grand pour elle, évidemment. Mais elle n’allait pas faire la difficile. Surtout si ça pouvait camoufler ses formes et son corps. Mais alors qu’il allait sortir pour la laisser se changer et dormir, elle se tourna vers lui, le visage presque paniqué. « Non, s’il te plait… Ne… Ne me laisse pas. » Si au début, sa voix avait été forte, le dernier aveu, la dernière supplication avait été faite beaucoup plus bas… Ca lui faisait bizarre de lui demander cela mais… Elle ne se sentait pas capable de dormir… seule. Même dans cette maison.

Une fois couchée dans le lit de Luce, presqu’entièrement cachée sous la couette qu’il lui avait trouvée, elle se roula en boule, en position fœtale, lui tournant le dos, lui qui dormait sur un matelas sur le sol. Son chat s’était roulé en boule à ses pieds, quant à elle. Elle resta silencieuse quelques instants. Et puis ressentit le besoin de parler. Ca lui semblait bien comme moment… « J’avais… douze ans… » Cela lui semblait remonter à une éternité. « Quand il a abusé de moi… Pour la première fois. » La bombe était lâchée. Les larmes lui montèrent aux yeux et elle se mit à trembler, alors même qu’elle n’avait pas froid. « C’était le premier été après l’entrée à Poudlard… Quand je suis revenue chez lui, plein de choses avaient changé. Sa femme l’avait quitté… C’était de ma faute… Elle n’avait jamais aimé les enfants et… Il avait bu… Le lendemain, il a fait comme si rien ne s’était passé. Mais il a recommencé… Quelques fois, cet été-là. » Et ça n’avait été que le début. « L’été d’après… Il a recommencé. Je voulais pas mais… C’était ma faute. Je n’avais pas le choix. Sa femme était partie à cause de moi. Il m’avait élevée… Je… Lui devais bien ça… » C’est du moins ce qu’elle pensait, à cette époque. Et c’est ce qu’il lui disait. « Chaque été… Chaque été… » Les mots ne parvenaient pas à sortir. Elle ferma les yeux et une première larme coula. « Et pendant l’année… » Elle ne parvenait plus à parler. Les mots restaient coincés dans sa gorge. Sept étés de calvaire.


Vesper écrasa une larme avant que celle-ci n’ait eu le temps de couler le long de sa joue. Rien que de repenser à ce soir-là, aux aveux, à ce qu’elle lui avait raconté…
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MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeLun 16 Déc 2013, 23:22

Le silence. Encore une fois. Qui fit suite à son discours peut-être un peu trop sincère. Vesper n'y répondit pas, mais il n'en attendait pas vraiment une réponse. Surtout pas enjouée et ravie d'être invitée sous ce toit. Cela aurait sonné bien faux aux oreilles du poufsouffle. Finalement, ce silence était presque rassurant, logique. Et il évitait de rentrer dans des effusions de sentiments que tous deux ne maitrisaient pas encore. Finalement, ils n'avaient pas eu besoin de beaucoup de mots pour se comprendre durant cette soirée agitée, tout aussi étrange que cela ai été. Et même si certains devaient être dit, c'était le strict minimum pour l'instant. Et ça suffisait. Rien ne pressait, pas pour ce soir. Luce regarda sa camarade d'école, pour jauger de son état psychologique, du mieux qu'il le pouvait. Elle semblait préoccupée, triste un peu, et mal à l'aise peut-être. Qui ne l'aurait pas été en pareille situation ? Le chocolat chaud rechauffait les coeurs et le silence s'éternisait dans cette petite cuisine tout ce qu'il y avait de plus moldu. Luce ne reprit pas la parole pour le rompre, pour ne pas s'enfoncer encore plus, et pour ne pas dire de bêtises. Comme le disait le proverbe : mieux valait se taire et passer pour un crétin, que de l'ouvrir et de prouver qu'on en était un. Il sentait que s'il commençait à s'aventurer sur une conversation tournant autour de l'hospitalité Flowrightienne, ou il pourrait finir par avouer qu'il ressentait l'envie de ne plus la voir comme ça, quitte à la garder chez lui jusqu'à la fin des vacances, ça allait faire un trop gros pavé dans la marre.

Maera, toujours spectatrice de la scène, naviguait de l'un à l'autre. Restée sur sa faim, elle aurait aimé en savoir plus mais compris bien vite qu'ils ne diraient plus rien d'intéressant pour ce soir... Elle pensa rétorquer, remettre le feu aux poudres pour les faire réagir. Elle ouvrit même une ou deux fois la bouche dans l'intention de le faire, mais se ravisa à chaque fois. Elle échangea quelques regards avec son frangin qui finissait tranquillement son chocolat sans rien pouvoir en tirer. Non, décidément les révélations, ce ne serait pas pour ce soir. Pas en sa présence en tout cas. C'est pourquoi elle avait fini sa tasse et était montée se coucher. Ce dont Luce lui était reconnaissant. Il faudrait qu'il la remercie en aparté le lendemain de ne pas avoir insisté. Peu de temps après, ce fut le tour du paternel de la famille de les saluer avant de partir se coucher. Ne restaient plus qu'eux deux dans cette cuisine silencieuse. Toute la maison était silencieuse.


« Bien, maintenant, à mains levées, j’aimerais savoir qui a pris l’option Gérant d’une auberge ou d’un bar, puisque, comme vous le savez, cette année et la prochaine, les trois options de commerce sont réunies… »

Luce ne leva pas la main. A vrai dire, oui il avait une préférence pour cette option en troisième année mais n'avait pas encore totalement arrêté son choix. Il avait pratiquement deux ans encore pour le faire. Ou pour faire l'une des deux autres. C'était le commerce qui l’intéressait, mais sans vraiment savoir ce qu'il voulait vendre pour le moment. Deux pintades gloussèrent au rang de derrière, et cela fit tourner la tête du poufsouffle. Ce qu'elles avaient dit n'avait rien de discret, car ce genre de volailles ne savait pas l'être. Tous ceux dans un rayon de deux trois places devaient avoir entendu, surtout que la classe était relativement calme. Et la personne visée ne fit pas de doute quand il regarda les deux filles placées derrière la serpentarde à la main levée. Son regard était dur, presque incendiaire. Certes, lui non plus n'avait pas été un tendre sur la réputation de Vesper les années précedentes. Néanmoins à présent qu'il savait, il se sentait tellement minable de l'avoir été. Oui, il était vrai qu'il n'aurait pas pu deviner, qu'il n'avait pas deviné... Mais tout de même, il ne pouvait s’empêcher d'être en colère de ce qu'elles venaient de dire. Tout comme il avait été en colère contre lui même d'avoir été si... mouton. Ne se fiant qu'aux apparences la concernant.

Oh, le regard ne dura que quelques secondes. Face à la surprise qui se peignit sur le visage des deux pestes, il réalisa son comportement et détourna le regard instinctivement, passant rapidement sur Vesper et revenant sur le prof pour se calmer. Ses poings s'étaient serrés instinctivement. Où allait le monde si Luce Flowright s'emportait pour défendre Vesper Blackwood... Poudlard n'était pas prêt, et lui non plus à vrai dire. Il inspira pour sentir la colère soudaine qui l'avait envahi retomber doucement. L'année promettait si dès le premier cours et la première remarque désobligeante qu'il entendait il bondissait. Et la brune dans tout ça, elle n'avait pas réagit, et cela l'intrigua. Mais après tout, peut-être était-elle habituée à ce genre de vacherie... Pouvait-on s'y habituer réellement ? Luce préféra se concentrer sur le cours pour finir de faire redescendre l'adrénaline qui avait coulé dans ses veines.

Le chocolat chaud avait des vertus apaisantes. Et alors que minuit n'allait pas tarder à sonner, la délicieuse boisson révélait ses bienfaits sur les deux adolescents silencieux. Luce avait fini le sien, et avait calmement attendu que son invité fasse de même. Puis rompant enfin le silence pour quelques mots, il avait proposé d'aller se coucher à leur tour. Ce qu'ils firent en silence à nouveau. Vesper sur ses talons, il la conduisit à l'étage, dans sa propre chambre. Il avait d'abord pensé négocier avec Maera pour que Vesper dorme dans une chambre de fille, surement plus rassurante, et que ladite Maera occupe la sienne, lui même dormant au salon, sur le canapé. Cependant, cela ne lui sembla pas judicieux, et Maera dormait surement déjà. Il fit donc entrer la jeune fille, avant d'allumer la lumière et d'aller refermer les volets et la fenêtre qu'il avait laissé ouverte dans son départ précipité. La douceur de cette nuit d'Aout avait laissé une certaine fraîcheur dans la pièce. Miss Blackwood dans sa petite robe devrait surement frissonner. Il lui proposa ce qu'il avait sous la main niveau vêtements pouvant faire office de pyjama, l'un de ses tee-shirts amples. La situation était cocasse, et l'adolescent était surement gauche, tout autant perturbé que la jeune fille avec lui. Même Callie qui était venu plusieurs fois chez lui dormait dans la chambre de sa soeur. En ce sens, c'était une première... et avant que ses hormones ne se mettent à le titiller, il voulu partir pour laisser Vesper se changer, s'installer et se reposer. Mais il n'était pas seul à décider :

« Non, s’il te plait… Ne… Ne me laisse pas. »

Il se retourna, prêt à quitter la chambre, à cette supplique irrésistible. Rehm. Son coeur se manifesta plus vivement, comme content d'être retenu comme cela. Oui, surement cet instinct protecteur après tout ce qu'ils avaient subit dans la soirée. Et comment resister, sincèrement ? Il n'avait pas tellement envie de la laisser seule toute la nuit. De peur de retrouver sa chambre vide le lendemain ? Il repoussa cette idée, la trouvant stupide, mais le fait était là. Il avait peur de la laisser seule, et fut rassuré qu'elle requiert sa présence.

« Tu es sûre ? » elle hocha la tête affirmativement, et timidement. Encore une fois, le contraste avec la Vesper de Poudlard le frappa. Et il n'était pas au bout de ses surprises. « D'accord. Je vais chercher de quoi dormir également ici... Tu n'as qu'a t'installer je reviens... » il ouvrit la porte, avec l'intention d'aller chercher un matelas d'appoint rangé dans le cellier. « Promis. » ne put-il s'empêcher de rajouter. Elle avait besoin d'être rassurée, et lui avait besoin d'être protecteur. Il l'expliquait pas, c'était dans l'air, instinctif.


Et il n'arrivait toujours pas à l'expliquer. Ou ne voulait pas encore trouver les mots qui expliquait ce qu'il ressentait pour la verte et argent. Mais il avait ressenti ce besoin dès qu'il l'avait vu pleurer dans ce couloir, l'année précédente. A ce moment là, il s'était dit que c'était juste sa générosité et son coté protecteur qui s'exprimait. Après tout, ce n'avait pas été la première fois que les larmes d'une fille avaient réveillé ses instincts. Mais ça n'avait fait qu'accroître depuis, devenant essentiel, vital. Il se sentait responsable d'elle, rôle qui ne lui déplaisait finalement pas tant que ça. Dire qu'il en aurait rigolé il y a moins d'un an. Mais après ce qu'elle lui avait raconté cette nuit là, la sincérité qu'elle avait mis là dedans... Cela créait forcement un lien, une telle preuve de confiance. Cela n'avait pas été une conversation facile. Ni pour l'un, ni pour l'autre...

La pièce était dans le noir. Vesper s'était emmitouflée sous sa couette avant que lui même ne soit installé. Il l'avait regardé avec un sourire amusé avant de s'allonger sur ce matelas qu'il avait dégoté, et d'éteindre. Il pensait qu'avec la fatigue et la nervosité accumulée, elle s'endormirait rapidement. Pourtant, il ne fut pas surpris de l'entendre prendre la parole, lui même n'arrivait pas encore à trouver le sommeil. Il le fut cependant bien plus de la teneur de son monologue. Il la laissa parler sans un bruit, les mots étant surement plus durs encore à dire qu'ils ne l'étaient à entendre. Et ils étaient terribles à entendre, notamment pour un ado de 17 ans. Cette impuissance qu'il ressentit, ce dégoût pour cet homme abject dont elle lui racontait les agissements, la colère ne rien avoir pressenti, de ne rien pouvoir faire, de se sentir chanceux... un florilège de sentiments destructeurs le saisirent à mesure que la voix de la jeune fille se faisait tremblante, craintive, fragile. Prête à se briser.

Que peut-on dire après ça ? Y'a-t-il des mots assez fort pour exprimer l'horreur qu'elle avait du traverser... seule ? Il écoutait, sans un mot, le souffle presque coupé, comme s'il avait peur que sa respiration ne l'interrompe si elle venait à l'entendre. Les mots lui parvenait, mais les images qu'il imaginait le rendait malade. Il. Aucun doute de qui il s'agissait. Le visage de l'homme qui l'avait 'accueilli' à l'entrée du manoir s'y substituait parfaitement. Quel monstre pouvait faire ça à une enfant ? Car si la jeune adulte disait vrai, et elle disait vrai, elle n'était qu'une enfant à l'époque. A cette même époque, lui même avait affronté le dégout de sa propre mère, et comparé à ce qu'elle était en train de lui raconter, il trouvait cela presque anodin, sans importance. La souffrance n'était pas là même, elle c'était son corps entier qui avait souffert, autant que son esprit. Il sentait un sentiment d'injustice monter en lui, de colère. Il se contenait, pour écouter jusqu'au bout ses confidences alors qu'il aurait eu envie d'exploser. Parce qu'il sentait, connaissait à moindre intensité, la difficulté de raconter ainsi ses blessures, ses failles.

La voix fini par se tarir et Luce devinait sans mal les larmes qui n'étaient surement pas loin, si elles n'étaient pas déjà sur les joues de Vesper. Le silence repris possession de la chambre sombre. C'était d'ailleurs surement cette obscurité qui avait permis à la jeune fille de s'ouvrir et de lui parler. Mais maintenant, que dire ? Il devait parler, au moins pour qu'elle sache avoir été écoutée. Seulement, qu'est ce qu'on peut répondre à ça ? Qu'on comprends ? Non, on ne pouvait pas comprendre sans l'avoir vécu. Au mieux on pouvait s'en approcher, l'imaginer mais la réalité devait être mille fois pire que ce que l'esprit pouvait supposer. Une telle torture, pendant si longtemps... Dire qu'on était désolé ? Que cela nous dégoutait ? Qu'il était odieux de faire subir ça a quelqu'un ? ça n'aiderait surement pas, pas pour l'instant. A part la mettre surement encore plus mal... alors Luce ne vit qu'une chose à dire : l'interroger doucement, pour qu'elle parle encore... qu'elle extériorise encore un peu plus ses démons, ou plutôt son démon, pour pouvoir l'exorciser. Et pour cela, il repris quelques détails de ce qu'elle lui avait laissé savoir : « Il... ton... père ? » Il savait que le sang et la famille étaient d'autant plus destructeurs quand il s'agissait de faire mal. « Pendant l'année ? » l'incita-t-il à continuer, le ton de sa voix se voulant calme et douce, même si elle tremblait de cette colère qu'il avait du mal à ignorer.


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Vesper G. Blackwood

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MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeJeu 19 Déc 2013, 23:12

Le silence accueillit et suivit ses confidences. Au fil de son récit, la voix de Vesper s’était faite plus fragile, s’était brisée. Les larmes avaient gagné ses yeux et c’était un miracle qu’elle ait réussi à les retenir. Jusqu’à la fin du moins. Honteuse, elle les essuya. Pourtant, après ce qu’elle venait de raconter, il n’y avait aucune honte à pleurer. C’était normal. A douze ans, elle s’était vue voler son innocence. Et chaque été, alors que ces mois de vacances étaient censés être heureux, elle plongeait dans un cauchemar vivant. Chaque été, c’était de pire en pire. A se demander comment elle parvenait à sembler si forte et hautaine pendant l’année scolaire. Elle qui était, au fond, si perdue et détruite.

« Il... ton... père ? »

La chambre avait été si silencieuse jusqu’à ce que Luce prenne la parole qu’elle sursauta légèrement, le murmure de son camarade lui semblant bien fort, en comparaison du silence lourd et pourtant étrangement rassurant. Sans doute parce qu’elle était chez Luce. Dans sa chambre, au manoir, elle ne se serait certainement pas sentie aussi calme. Au point même de lui avouer ce qu’elle n’avait jamais avoué à personne. A part Callie, qui connaissait une partie de son histoire. « Non… Mon… Tuteur. » Pourquoi trouvait-elle cela bizarre qu’il ignore pour ses parents ? Ce n’était pas comme si elle l’avait crié sur tous les toits… « Mes… parents sont morts quand j’avais six ans… » Et bizarrement, parler d’eux la calma et sécha doucement ses yeux. « Je n’ai aucun souvenir d’eux… A leur mort, j’ai été confiée à un de leurs amis… Mon… tuteur. » Il l’avait accueillie chez lui. Alors même que sa femme ne voulait pas d’enfants. Il l’avait nourrie, blanchie.

Puis violée.

Peut-être aurait-il mieux valu qu’elle soit confiée à la famille éloignée de ses parents, finalement…

« Pendant l'année ? »

Pendant l’année ? Quoi, pendant l’année ? Oh. Juste, elle avait commencé une phrase avant de la laisser inachevée, incapable de continuer à parler. En fait, ce n’était pas la chambre de Luce qui la rassurait. C’était Luce. Aussi incroyable cela était-ce. Après quelques secondes de silence et de réflexion, elle dérangea son chat et se tournant de l’autre côté, toujours en position fœtale, mais tournée vers Luce. Dans l’obscurité, elle ne pouvait que distinguer vaguement la forme de son corps. Mais ce n’était pas plus mal. Dans son coin, elle sourit légèrement, tristement. « Et pendant l’année… J’essayais de faire semblant de rien. D’oublier… » Son sourire s’effaça. « Un jour, une fille m’a demandé pourquoi j’étais aussi méchante… Sur le coup je n’ai rien répondu… Mais après… J’y ai repensé. Je n’ai pas toujours été comme ça… Mais faire mal aux autres… » Elle ferma les yeux, sentant les larmes remonter. « Ca me faisait du bien. Je n’étais plus la seule à souffrir… » Egoïste, hein ? Une larme coula le long de sa joue et elle l’essuya doucement.

En première année, elle ne passait pas son temps à faire peur aux autres, à être méchante… C’était venu après. Après ce fameux premier été. En revenant à Poudlard, elle s’était emportée contre un nouveau. Pour une broutille. Mais le bien qu’elle avait ressenti en le voyant se décomposer… Ça avait été comme une révélation. Le moyen d’oublier.

« Le jour où… Tu m’as vue pleurer… » Pour ne pas mentionner un autre évènement qui avait suivi. « J’avais fait un cauchemar… Chaque année, à l’approche des vacances… » Elle frissonna, involontairement. « C’est plus dur… Alors que pour les autres, c’est l’annonce de voyages, de moments heureux, en famille… Moi c’est l’annonce d’un nouvel été de calvaire. J’ai craqué… C’était la première fois que ça m’arrivait à Poudlard. » Un nouveau sourire triste, bref, et elle se tut. Peut-être était-ce de plus en plus dur de ne pas craquer car c’était de plus en plus dur de supporter ce qu’elle vivait et ce qu’elle avait vécu ? Chaque été, c’était de pire en pire. La marquant plus profondément à chaque fois. Les cauchemars en étaient plus vivaces. Plus réalistes. Plus effrayants. Pas étonnant qu’elle soit poursuivie par ces souvenirs qu’elle aurait préféré oublier pour de bon… Elle avait songé, une fois, à s’effacer la mémoire. Mais ça n’aurait pas été la solution. Car l’été d’après, elle aurait été encore plus touchée et traumatisée…

Soudain, elle réalisa. Elle avait parlé. A Luce. Jamais elle ne s’était autant confiée. Même à Callie. Jamais elle n’avait eu le courage, l’envie, la force de tout raconter. Pourtant elle venait de le faire. La réalisation la fit rougir et lui noua la gorge. Elle se sentit soudain bien mal à l’aise. « Pardon, je… Je ne sais pas pourquoi je t’ai raconté tout ça, je… » Panique. Elle paniquait. Elle n’aurait pas dû. Et si son tuteur l’apprenait ? Et si Luce se moquait d’elle ? Elle n’aurait pas dû parler. Elle n’aurait pas dû venir ici. « Je… Je suis désolée, je… Je n’aurais pas dû… » Rejetant la couverture, sur son chat d’ailleurs, qui n’apprécia pas trop le nouveau réveil, elle se leva du lit de Luce. Elle ferait mieux de partir.
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MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeSam 28 Déc 2013, 00:09

Luce n'eut pas besoin de compatir, ou de donner son avis. Sa technique marcha bien, et Vesper se confia un peu plus. Toujours avec cette voix brisée, si sincère et triste. Lui expliquant pour son tuteur. Et pour ses parents. Luce n'aurait su dire ce qui aurait été pire. Ce qu'elle venait de lui confesser ou le contraire. Si ça avait été son père, plutôt qu'un tuteur, un ami de ses parents décédés. Cela le mettait mal à l'aise de toute manière, et l'une comme l'autre des hypothèses était d'une abomination sans bornes. Le décès de ses parents devait être une épreuve terrible, et le destin s'était acharné sur elle. La colère était là, tout comme le dégout de l'humanité et de ces monstres. C'était vraiment le boxon dans l'esprit du jeune homme qui écoutait ces paroles trop graves, et ne comprenaient pas que des personnes puissent faire subir autant de souffrance a autrui. A plus faible, a si innocent. Oui, a onze ans on est encore innocent et il avait osé priver de cela l'enfant dont on lui avait confié la protection. Homme abject ! Ce genre de prédateurs méritaient la décapitation... ou la castration totale, l'ablation de tout. Pour qu'ils souffrent autant qu'ils ont fait souffrir. Ils ne méritaient rien de plus. Pas même de la pitié.

Sa chambre pourtant si familière revêtait une atmosphère pesante. La faute à ces actes racontés. Luce avait reussi à la faire continuer à nouveau, sans arriver à dire quelque chose de plus intelligent. Finalement, peut-être n'y avait-il rien a dire pour le moment. Et là encore, il fut heureux de constater que Vesper ne s'en effrayait pas. Le bruit qu'elle fit en gigotant dans le lit lui fit tourner la tête, et la silhouette de profil, a demi cachée par la hauteur, sembla se détacher un peu dans l'obscurité. Et elle lui parla, d'une voix plus proche. Elle lui expliqua enfin, avec ses mots, pourquoi elle avait été l'odieuse serpentarde qu'il connaissait (ou croyait alors connaitre), et ceci fit écho en lui. Il détourna le regard vers le plafond un instant. Cette sensation de bien-être à faire souffrir autant que l'on souffre, il l'avait ressenti lui aussi par le passé. Mais sa souffrance avait été compensé par ce qu'il restait de sa famille. Vesper n'avait pas cette chance. Elle avait été aussi moins virulente, son père l'avait éloigné de cette mère qui le détruisait a petit feu. Là encore, personne n'avait été là pour éloigner la victime de son bourreau. Et peut-être aussi que sa nature profonde l'avait empêché d'y céder comme l'avait fait la verte et argent. Mais il comprenait mieux à présent, ce contraste, et le pourquoi de toute la haine qu'elle arborait à Poudlard. Avec ces nouveaux éléments, tout semblait beaucoup plus logique. A part peut-être le pourquoi d'une telle réputation sulfureuse qu'elle s'était forgée...

Cependant, il n'eut pas le temps de s'en préoccuper d'avantage. Elle étendit le sujet d'elle même cette fois, comme s'il avait suffit d'ouvrir assez le robinet pour que le flot s'écoule plus librement. Et lui expliqua enfin les larmes qu'il avait vu. Cette rencontre marquante tellement elle avait été inhabituelle, surprenante et déroutante. Un vrai tournant dans leur relation, qui trouvait ce soir explications et dénouement. Sans ça, jamais elle l'aurait appelé à l'aide ce soir, jamais elle se serait confiée non plus. Et surtout pas comme ça. Et si lui, adolescent certes torturé comme le sont tous les adolescents, aurait pu se douter du si profond traumatisme qui avait été à l'origine des larmes qu'il avait surpris. Il en avait fait, des hypothèses. Mais il avait toujours été très loin, trop loin de la cruelle vérité. Comment aurait-il pu imaginer un centième de ce qu'elle venait de lui raconter. Pas étonnant que la perspective des vacances ne soit pas réjouissance pour elle, et lui qui en avait plaisanté à l'époque. Il se sentit très con sur l'instant.

Ses yeux fixait l'endroit où il devinait  la jeune fille plus qu'il ne la voyait réellement dans cette pénombre. Un bras sous la tête, l'autre, poing serré sur son ventre. Le silence se fit plus long et il ne savait quoi dire, son esprit en pleine surchauffe pour assimiler tout ce qu'elle lui disait, et les non-dits que cela pouvait sous-entendre. Elle le prit cependant de court un instant, trop à ses réflexions et sans aucun élément avant-coureur (dans le noir, difficile de voir la surprise et le rougissement de Vesper), elle s'excusa. De quoi ? Pourquoi ? Ce n'etait pas à elle de s'excuser, mais au fumier qui l'avait violé. Luce ne compris pas de suite la panique dans sa voix, jusqu'au moment où elle se leva subitement. Elle amorça même quelques pas le temps qu'il réagisse, comme voulant fuir. Le fuir lui ? Parce qu'elle lui avait tout avoué ? Surement, mais instinctivement Luce se leva également aussi rapidement qu'elle et la retint par le bras du mieux qu'il put malgré l'obscurité de sa chambre. D'un murmure, il tenta de la calmer.

« Vesper, vesper... » L'avait-il déjà appelé par son prénom ? Pas de mémoire de Flowright, et malgré tout il trouva cela tout à fait logique à cet instant. « Vesper... » La façon de le dire avait été encore plus lente, pour l'inviter au calme. Il avait la main sur son poignet fin, néanmoins il ne serrait pas et elle aurait très bien pu s'en défaire. Tirant aussi délicatement qu'il le pouvait, il cherchait à l'inciter à se rapprocher de lui alors que lui même faisait un pas vers elle. « Tu n'as pas à t'excuser, de quoi que ce soit... » Dans le noir, difficile de distinguer les nuances d'un regard, mais la voix tremblante qu'il avait reflétait surement sa sincérité. Les chiffres de son réveil à l'autre bout de la chambre lui laissait deviner plus distinctement les contours du visage de son interlocutrice. Lorsqu'il fut assez proche, il posa doucement la main sur sa joue, la même où il savait que son bourreau avait frappé plus tôt. « Tu n'es... plus seule. » Il avait voulu lui dire tellement de choses. Qu'elle n’était pas fautive. Que ce connard payerai pour son crime. Qu'elle avait bien fait. Cependant, cette petite phrase suffisait pour le moment, lui sembla-t-il. Il n'avait pas vraiment idée de quoi faire, mais instinctivement il avait dit ça. Il avait voulu laisser éclater la colère qui grondait au fond de lui mais ce n'était pas le moment. Elle n'avait pas besoin de cela. Elle tremblait, il le sentait. Elle était perdue. Quant il pressenti qu'elle ne le repousserait pas, il se rapprocha encore et lui fit un bisou sur le front avant de la prendre doucement dans ses bras, prêt à se reculer si elle ne le voulait pas. « ... plus seule, tu m'entends ? »

Ils restèrent ainsi un instant. Jusqu'à ce que le chat, mécontent surement d'avoir été enseveli sous la couette, renverse la lampe de chevet de Luce en essayant de s'en dépêtrer.


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MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeJeu 02 Jan 2014, 15:22

Pourquoi elle paniquait ? Très bonne question. Elle ne le savait pas bien elle-même. C’était… Plus fort qu’elle. Elle avait tout raconté Luce et cela l’effrayait. Pourquoi ? Pourquoi avait-elle été tout déballer à ce Poufsouffle ? Et s’il… Et s’il en parlait ? Et si elle lui attirait des ennuis ? Merde. Quelle idiote, elle faisait ! Pendant des années, elle avait réussi à garder son secret, secret. Et en une soirée… Précipitamment, elle s’était levée, rejetant la couette sur son chat qui dormait jusqu’alors. Mais il était difficile d’avancer dans une pièce plongée dans la pénombre. Surtout quand quelqu’un était couché sur le sol, entre la porte et elle. A chaque pas qu’elle ferait, elle pourrait lui marcher dessus. C’est cela qui permit à Luce de s’interposer, de l’empêcher de fuir, alors qu’elle en mourait d’envie. Fuir, loin. Se cacher. Et ne plus jamais sortir de sa cachette. Si elle avait pu marcher plus rapidement, il n’aurait pas eu le temps de poser sa main sur son bras. Elle sursauta à ce contact. Elle s’immobilisa. Mais n’amorça pas le moindre mouvement. Trop de sentiments contradictoires se battaient en elle. Peur. Tristesse. Désespoir. Besoin de réconfort. Soulagement, qui s’effaçait progressivement. Et pourtant, avec Luce, elle sentait qu’elle ne risquait rien. Ce qui lui faisait un peu plus peur encore.

A trois reprises, il prononça son prénom. Vivement, d’abord. Puis de plus en plus doucement. Sa main descendit jusqu’à son poignet, et elle tournait toujours la tête vers le côté opposé, paupières fermées. Il ne serrait pas. Elle aurait pu libérer son poignet, elle le sentait. Elle aurait pu se débattre et fuir, la porte n’étant plus très éloignée et elle ne risquait plus de marcher sur le sorcier mais… Elle restait là, immobile. Doucement, elle se concentra sur sa respiration. Elle devait se calmer. Elle voulait calmer tant la peur qu’elle ressentait et qui n’avait pas lieu d’être, que ce sentiment qu’elle n’avait pas encore identifié mais qu’elle sentait monter en elle, indésirable. Dont elle sentait qu’il concernait le Poufsouffle. Doucement, elle le sentit tirer sur son poignet. Doucement, délicatement. Tout aussi lentement, elle tourna la tête vers lui. Lui qui se rapprochait d’elle, justement. Elle leva la tête vers lui puis la baissa, timide. Ses yeux s’étaient habitués un peu à la pénombre maintenant. Et les chiffres rouges du réveil de Luce offraient une légère lumière, suffisante pour distinguer sa carrure qui lui semblait un peu plus impressionnante que d’habitude.

« Tu n'as pas à t'excuser, de quoi que ce soit... »

En silence, elle déglutit. Et la chair de poule se mit à recouvrir un peu son corps. Elle n’avait pas à s’excuser, de quoi que ce soit… Voilà ce qu’il venait de lui dire. Et ce qui résonnait dans sa tête. Mais plus que les mots, c’était la voix douce de Luce qui l’avait touchée.

« Tu n'es... plus seule. »

Ces mots la surprirent et elle fronça un instant les sourcils. Plus seule.

Plus seule. Perdue dans ses pensées, elle sursauta en sentant une main se poser sur sa joue endolorie. Plus seule. Elle releva les yeux vers le visage de Luce, comme si elle cherchait à y lire quelque chose. Plus seule. Comme il la prenait dans ses bras, doucement, elle se laissa faire, toujours perdue dans ses pensées. Elle était à présent enlacée par Luce, les bras le long de son corps. Plus seule. Lentement, ses yeux s’humidifièrent et elle leva les mains pour les poser doucement dans le dos du sorcier. Aussi légèrement qu’une plume d’abord, puis elle se mit à serrer son t-shirt. Son front se posa contre le torse de Luce, elle ferma les yeux et les larmes coulèrent. Plus seule, elle n’était plus seule. Les larmes se mirent à couler, incontrôlables. Jusqu’à ce qu’un bruit résonne dans la pénombre. Vesper sursauta et s’éloigna instinctivement du jeune homme, cherchant du regard ce qu’il s’était passé. Un léger cri lui échappa quand elle entendit son chat cracher, méchamment. Merde. A coup sûr, la petite boule de poils avait fait une bêtise. Lumos. Sa baguette. Flute. Où l’avait-elle mise ? Elle leva les mains vers son visage pour repousser ses cheveux vers l’arrière, tout en réfléchissant à l’endroit où elle l’avait vue la dernière fois. Mais la lumière fut. Sans besoin de magie. Vesper cligna des yeux, éblouie. Luce avait allumé la lumière de sa chambre. Qui a dit qu’on avait besoin de magie ? Vesper rougit et posa son regard sur Luce, avant de le détourner pour voir les dégâts que son chat avait causés. Oh non… Doucement, elle ouvrit la bouche puis chercha l’animal du regard. « Je… Je suis désolée, je… Je vais… arranger ça. » Nettoyer, réparer… Sa baguette. Ce serait plus facile. Pour réparer en tout cas. Pour ramasser, elle pouvait le faire elle-même. Elle s’avança vers les dégâts. Une lampe de chevet cassée. Puis deux coups se firent entendre sur la porte de la chambre. « Luce, tout va bien ? » Le père de Luce. Flute. Voilà qu’après s’être imposée, elle réveillait tout le monde… Gênée, le rouge aux joues, elle s’accroupit et ramassa le plus gros de la lampe. Tout. Plutôt que de faire face à Luce.

Se confier, dans le noir, était une chose. Mais le voir, dans la lumière, après toutes ces révélations… C’était autre chose.
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MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeMer 08 Jan 2014, 23:21

Il l'avait senti réticente, sur la défensive lorsqu'il l'avait retenu. Puis petit à petit, elle s'était laissé apprivoisée, approchée. Temporairement, il le savait. Comme elle venait de le faire, elle aurait d'autres crises de paniques, regrettant et voulant à nouveau fuir. Et il pouvait le comprendre aisément. Mais à présent, il la tenait dans ses bras et son propre cœur retrouvait son rythme calme et régulier. Ce petit accès d'angoisse qu'elle venait d'avoir avait déclenché l'adrénaline dans les veines du jeune protecteur. Oui, petit à petit ils reprenaient tous deux leur calme. L'instant était encore plus étrange qu'il semblait intemporel. Les secondes s'égrainaient mais paraissait durer des heures.

Il n'arrêtait pas de se faire cette réflexion depuis qu'il apprenait à découvrir Vesper : elle paraissait si fragile. Il avait l'impression qu'il pourrait la casser s'il serrait trop fort. Comment un type avait pu... la maltraiter autant qu'elle venait de le lui avouer ? Il serra un peu plus, instinctivement. Il n'avait plus envie de la lâcher à cet instant. Il ne savait pas encore pourquoi, ni ce qu'il pourrait faire. Mais il ne la lâcherait pas. Au sens figuré, puisqu'il savait qu'il devrait la lâcher à un moment ou à un autre au sens propre. Mais pas pour le moment. Il sentait les mains posées dans son dos. Serrées sur son tee-shirt. Ils restèrent là, dans l'obscurité de la pièce, et dont le silence n'était troublé que par des sanglots étouffés. Décidément, il était souvent le témoin malgré lui des larmes de son ennemie. Il se mit à caresser doucement ses cheveux, pour la calmer. Comme il le faisait avec Maera quand ils étaient petits et que sa soeur avait fait un cauchemar ou avait un gros chagrin.

C'est le bruit tonitruant de la rencontre brutale de la lampe de chevet et du sol qui les surprirent tous les deux. Et les éloignèrent. Luce n'eut aucun doute sur l'origine du son, il connaissait sa chambre après tout. Le pourquoi par contre, pas de suite. C'est le chat qui le mit sur la piste. Aie. Rapidement, il rejoignit l'interrupteur pour voir l'ampleur des dégâts. Réflexes moldus. La lumière vive les éblouirent tous deux. Normal. Leurs prunelles s'étaient trop bien habituée à la noirceur de la chambre quelques secondes auparavant. Mais s'habituant tout aussi vite à la luminosité, il croisa le regard de Vesper et du surement rougir tout autant qu'elle. C'était bizarre après tout ce qu'il savait. Ils détournèrent tous les deux le regard, gênés, pour le tourner vers le chat et les dégats. Chat 1, Lampe 0. Pas grave, un coup de reparo... L'avantage d'être majeur.

« Je… Je suis désolée, je… Je vais… arranger ça. »
« Non, laisse, c'est bon... » Il s’apprêtait à l'arrêter pour ne pas qu'elle tente de toucher les morceaux du cadavre. Mais les coups à la porte le stoppèrent avant, et la voix de son père le fit sourire. Allant à la porte, il l'entrouvit pour que son père juge du bien fondé de ce qu'il s'apprétait à lui répondre :
« Pour nous oui, par contre le chat de Vesper n'a pas aimé ma lampe semble-t-il. Désolé de t'avoir réveillé. On s'occupe de ranger, t'en fais pas. »
« Bon... ok, faites attention. Bonne nuit. » obtempéra le juge après avoir scruté la pièce et s'être assuré que tout allait effectivement bien. Il remarqua le lit de camp, les tenues correctes des deux adolescents, le chat dans un coin semblant énervé et la jeune fille accroupie à coté de la victime sans pour autant voir son visage. Cela semblait cohérent et il ne s'en inquiéta pas plus. Il n'aurait pas pu voir les yeux rougis de Vesper, et ne remarqua pas la légère gêne qu'il restait sur le visage de son fils, ou le mit simplement sur la gêne de l'avoir réveillé. Quoiqu'il en soit, il repartit alors que Luce refermait la porte de sa chambre.

Il soupira en le faisant, et s'appuya le front cinq secondes contre la porte. Heureusement que son père n'avait pas insisté. Ensuite, le poufsouffle se retourna vers son invité si particulière, pour constater qu'elle s'évertuait à ramasser les morceaux de la lampe, quitte à se couper avec certain bouts tranchants. Il eu un sourire attendri avant de se secouer pour briser le silence. Sinon, vu comme cela était parti, ils n'étaient pas près à se reparler et la gêne ambiante prendrait d'autant plus d'ampleur. Et il ne le voulait pas. Ils avaient réussi à échafauder un semblant de... de quoi d'ailleurs ? De confiance peut-être ? Ou au moins d'honnêteté, sans faux-semblants. Mais c'était encore trop précaire pour prendre le risque de laisser le silence s'installer.

« Fais attention de ne pas te couper... Je... » Il s'avança, avec l'idée première de l'aider mais se ravisa. Il risquait peut-être de la surprendre, voir de la faire paniquer. Il changea donc d'optique. « Je vais la réparer, tu n'as qu'à poser tout ça sur la table de chevet... » Il chuchotait pour ne pas déranger de trop le reste de la maisonnée, et trouva bien plus facile de parler de la lampe que des choses plus... délicates. Tout comme elle, il évitait quelque peu de la regarder plus de quelques secondes, au risque de croiser ses prunelles vertes profondes, qu'il imaginait tourmentées. Il s'accroupit à coté de ladite table de chevet pour prendre sa baguette qu'il avait posé sur l'étagère du bas. Une fois la carcasse etalée par la jeune fille sur le petit meuble de bois, il jeta le sort de réparation comme il l'avait appris dans ses jeunes années de sorcier. Pratique. « Plus de peur que de mal... » Phrase très stupide je vous l'accorde. « Ton chat ça va ? » Et d'une deuxieme, ledit chat s'étant à nouveau lové dans un coin tranquille de la pièce, et ayant repris son activité première. D'ailleurs, Luce le constata en posant la question et en regardant dans sa direction. « Humm... oui ça a l'air... » Voilà qu'en plus il se faisait les questions et les réponses. Le stress commençait à le gagner et il ne savait plus trop quoi dire ou faire... donc il disait et faisait des trucs un peu stupides et futiles. Comme se gratter l'arrière du crâne, preuve de sa gêne. Il inspira pour se donner du courage, pour dire ce qu'il crevait d'envie, et de trouille en même temps, de lui dire. Pour qu'elle ne croit pas qu'il préférait éviter le sujet qui les avaient animés avant la mésaventure féline.

« Hmmm... Tu sais, je ne fais pas... de promesses... en l'air. Je suis là... et euh... enfin... si tu... » baragouinant sur la fin, il se racla la gorge bêtement serrée, hésitant sur ce qu'il convenait de dire en fait. Ce n'était pas si simple les bons sentiments, et il ne savait pas ce qu'il était bon de dire dans ce genre de cas. « je suis là quoi. » ok... c'était pas fameux, et surement qu'elle ne comprendrait pas qu'il lui proposait ni plus ni moins son aide pour la sortir définitivement des griffes de son violeur répété. D'ailleurs, il ne savait pas si elle y serait prête, déjà que lui en parler semblait avoir été une épreuve. Elle l'avait dit, elle se sentait (et il l'avait surement martelé de reproches pour qu'elle le pense) fautive... Et il ne savait pas non plus ce qu'il leur faudrait faire... La nuit portant conseil, elle leur permettrait surement d'y voir plus clair le lendemain. Ou les suivantes peut-être.

Pour ne pas la mettre plus mal à l'aise, il lui avait ensuite proposé d'éteindre la lumière et de rejoindre leurs lits respectifs.


Luce était encore dans ses souvenirs mais s'efforçait de ne pas trop s'y enfoncer, et suivait machinalement et d'une oreille un peu distraite ce que racontait le professeur. Il notait autant que possible des morceaux de phrases, ou des mots solitaires sur son parchemin. Parchemin qu'il parcourut plus attentivement dans un moment de lucidité et qui lui firent écarquiller un peu les yeux de surprise. Bon, c'était pas gagné la prise de notes ! Dans le lot de termes barbares de marketing, se trouvait bien sur des petits dessins et autres griffonnages sans aucun sens mais également certains qui en avaient, quand on savait ce qu'il s'était passé cet été. Hum. Était-il si profondément atteint que son inconscient lui laissait des messages si flagrants ? Quelques V par-ci par là, des tourbillons à en donner le vertige, des trucs peut-être insignifiants en fait mais qui lui donnait l'impression étrange qu'il pouvait les relier presque tous à Vesper. Enfin, heureusement il n'avait noté nulle part le prénom et le nom de la brune de ses pensées. Sinon, la camarade à ses cotés l'aurait grillé. Ouf ! Pffff, il était pire qu'une gamine de 14 ans, Maera déteignait trop sur lui (bien sur, tout le monde consentira que cette excuse était la seule plausible ! ou pas...).


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Vesper G. Blackwood

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MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeMer 15 Jan 2014, 11:52

Après avoir sursauté comme une idiote – ou pas – Vesper s’accroupit près des débris de lampe de chevet et se mit à ramasser les morceaux les plus gros. Dans cette position, elle ne voyait pas Luce, ni son père. Ou surtout, ils ne la voyaient pas. Les joues humides, les yeux rougis, les joues légèrement rosies aussi sous le coup de la gêne. Vesper Blackwood n’était pas habituée à se montrer dans cet état, voyez-vous. Pendant des années, elle avait gardé son secret, ne pleurant que quand elle était sure que personne ne pourrait la surprendre, l’été surtout. Puisque pendant l’année elle refoulait tout cela bien profondément… Dans l’obscurité, elle avait néanmoins ressenti le besoin et le courage de parler, de se confier. Pour la première et deuxième fois de sa vie, selon les étés, Callie étant au courant pour le premier été. Qui avait été à la fois le pire été de sa vie, et le moins pire quand on comparait les suivants. Mais dans la lumière, c’était autre chose. Et elle n’était pas prête à affronter le regard de Luce. Qu’y verrait-elle ? De la pitié ? Certainement. Et elle ne voulait pas ça. Surtout pas dans les yeux d’un Poufsouffle. Elle soupira et secoua la tête. Non. Ce n’était pas la maison le problème. C’était elle. Elle ne voulait pas voir de pitié, nulle part. Qu’il s’agisse d’un poufsouffle, ou d’un Serpentard. Mais une petit voix lui souffla quand même que dans les yeux de Luce, ce serait pire. Un débris dans la main, elle s’immobilisa quelques instants, repensant à ce jour de juin au cours duquel elle l’avait… Embrassé. Et sa gorge se noua. Ce fut Luce qui la sortit de sa torpeur, en lui disant de faire attention de ne pas se couper. La Vert et Argent cligna des yeux rapidement, et déposa le morceau de verre près des autres. A terre. Ah. Sur la table ? Elle ramassa les morceaux qu’elle avait entassé, en faisant attention, comme il le lui avait dit ou demandé, et les déposa sur la table, avant de se charger des plus petits. Et de terminer par la plus gros de la lampe, qui ne s’était pas brisé. Comme il arrivait près d’elle et s’accroupissait, Vesper sursauta et tourna la tête vers lui, par réflexe, avant de la détourner pour ne pas qu’il voit son visage. Le sort lancé, elle se releva et croisa les bras sous sa poitrine, comme pour se protéger, la tête toujours baissée. Elle se sentait bien mal à l’aise maintenant. Surtout qu’elle ne portait qu’un t-shirt ample, laissant ses jambes dégagées jusqu’à mi-cuisse. Elle se mordilla la lèvre et garda la tête baissée, toujours. Du moins jusqu’à ce qu’il parle du chat. Là, elle releva la tête, anxieuse. Où était la sale bête ? Elle la trouva au même moment que Luce, visiblement, puisqu’ils regardaient tous deux dans la même direction. Le chat… Assoupi. Déjà. Elle soupira et secoua la tête. Il ne lui avait pas fallu longtemps avant de se trouver une nouvelle place et de s’endormir. Alors qu’eux devaient réparer les dégâts. C’était bien une Serpentard, elle aussi, dans son genre. Et cette pensée la fit sourire.

« Hmmm... Tu sais, je ne fais pas... de promesses... en l'air. Je suis là... et euh... enfin... si tu... je suis là quoi. »

Tout le corps de Vesper se crispa quand Luce reprit la parole. Elle n’osa pas le regarder. Mais la gêne n’était pas la seule raison, cette fois. Non, ses yeux s’étaient remis à… Elle ferma les paupières, pour ne pas qu’il voie qu’elle était à nouveau sur le point de pleurer, plus touchée par ces mots qu’elle ne l’aurait peut-être dû. Mais elle sentait qu’il était sincère et… Elle était restée seule, si longtemps. Seule avec ce secret. Seule pendant l’été. Seule même pendant l’année. Elle déglutit péniblement et se frictionna les bras, avant d’acquiescer, timidement. Elle n’était pas en mesure de parler. Et elle n’aurait de toute manière pas su quoi dire. Merci ? Elle le pensait, certes, mais le dire…

Au bout de quelques instants silencieux, Luce proposa de se recoucher et elle acquiesça plus facilement cette fois. Oui, se coucher, c’était bien. Ils n’auraient plus à parler. Et avec la lumière éteinte, elle n’aurait plus à craindre qu’il voie l’état dans lequel elle était. Oui, définitivement, c’était une bonne idée. Alors elle retourna vers le lit et remonta les couvertures jusqu’à son nez, restant sur le dos, pour l’instant. Il avait éteint la lumière et elle l’avait entendu, plus qu’elle ne l’avait vu, se glisser à nouveau sur son lit de camp. Dire qu’elle dormait dans son lit… Le lit de Luce. Luce Flowright. Un sourire ironique se peignit sur ses lèvres.


« Bien. On va s’arrêter là pour aujourd’hui, on se revoit demain. Mais n’hésitez pas à aller consulter cet ouvrage, à la bibliothèque, donc. »

Cet ouvrage ? Quel ouvrage ? Merde. Vesper blêmit et regarda sa feuille. Rien. Elle n’avait rien écrit, à part le titre du cours. L’année commençait bien. Elle tourna discrètement la tête vers Luce mais il ne semblait pas plus calme qu’elle. Comme la plupart des élèves étaient déjà levés pour aller à leur prochain cours, Vesper se dépêcha de tout ranger, elle aussi et se leva presque maladroitement. Sortant ensuite de la salle de classe, lentement, tête baissée, jetant malgré tout un regard en coin à Luce, en passant près de lui.

« Bonne nuit… Luce. » Trois mots qu’elle avait murmuré dans la nuit. Trois mots simples mais dans lesquels il avait pu entendre toute sa reconnaissance. S’il n’était pas venu l’aider… Elle ne savait pas où elle serait, ou ce qu’elle serait en train de faire. Il aurait pu ne pas venir. Mais il l’avait fait et… Elle lui devait beaucoup. Après quelques secondes, elle se tourna sur le côté, lui tournant le dos, et pour la première fois depuis bien longtemps, un sommeil sans rêve la gagna. Elle dormit mieux qu’elle l’avait fait ces sept dernières années. Et nul doute que c’était grâce à lui. Qui l’eut cru… Pas elle, en tout cas.
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MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitimeDim 19 Jan 2014, 22:47

La gêne avait été palpable jusqu'à ce que Luce éteigne enfin la lumière qui les mettait tellement mal à l'aise l'un face à l'autre. Vesper n'avait pas dit un mot de plus, acquiesçant simplement à la proposition du jeune homme de dormir. Oui, ils y verraient surement plus clair le lendemain. Il fallait se le dire, et y croire... Même s'il ne savait pas si le lendemain justement, avec la lumière du soleil et un peu plus de recul, cette gêne aurait disparu. Surement que non. Mais il verrait demain oui. La serpentarde n'avait pas trainé à rejoindre à nouveau le lit de son hôte pour s'y cacher. Elle était tellement différente de ce qu'il imaginait et croyait savoir de la Blackwood de Poudlard... Puis l'obscurité emplit de nouveau la pièce pour le reste de la nuit, et le poufsouffle regagna également son lit de camp.

« Bien. On va s’arrêter là pour aujourd’hui, on se revoit demain. Mais n’hésitez pas à aller consulter cet ouvrage, à la bibliothèque, donc. »

Un cours qui était passé plus vite qu'il ne l'aurait cru au final. Mais le fait d'être perdu dans des souvenirs si animés devaient aider. Luce soupira, jetant à nouveau un regard sur son parchemin avant de le ranger. Quant à l'ouvrage qu'il était conseillé de consulter, pour le lendemain, peu de chances qu'il y en ai un exemplaire pour chaque étudiant de cette classe, donc il avait le temps de se renseigner sur le titre. Il trouverai bien. Il gardait ce visage préoccupé par ce qu'il s'était remémoré plus que pour le cours qui les attendaient le lendemain. Il fourra tranquillement ses affaires dans son sac et le mit sur l'épaule. Il ne loupa pas le regard de Vesper quand elle passa près de lui, et soupira. Oui, l'été avait été plus qu'étrange et cette rentrée en gardait les vestiges. En preuve, leurs attitudes respectives l'un envers l'autre. Ils ne savaient pas comment se comporter... Compliqué. Luce emboita le pas à la serpentarde, la suivant de près l'air de rien. Après tout, ils allaient tous au même prochain cours. C'était pratique.

« Bonne nuit… Luce. » Un simple murmure qui avait troublé le silence. Quelques mots, mais tellement lourds de sens. D'autant qu'elle venait de l’appeler par son prénom, ce qu'il n'était pas encore habitué à entendre. Un sourire se dessina sur ses lèvres, un sourire offert à l'obscurité. « Bonne nuit à toi aussi, Vesper » chuchota-t-il. Oui, elle pourrait à présent passer une bonne nuit. Elle était en sécurité au moins pour ce soir. Le regard d'azur était fixé sur le plafond même s'il ne distinguait rien, et Luce, allongé sur le dos n’arrêtait pas de retourner tout ça dans sa tête. Comme il le ferai encore longtemps après cette soirée finalement. Et si le chevalier servant ne savait pas encore vraiment ce qu'il pourrait dire ou faire, il savait une chose. Il avait envie de tout tenter pour qu'elle puisse passer toutes les nuits suivantes de sa vie en sécurité. Il s'en sentait responsable à présent... Comme chargé d'une mission. Et il apprendrait à la connaitre aussi, il le lui avait proposé et tiendrait promesse. Le bruit des draps quand elle se tourna lui fit regarder dans sa direction, puis il revint sur le plafond. La tête pleine à craquer, le sommeil le fuyant. Non, il n'avait pas beaucoup dormi cette nuit là, mais s'était plusieurs fois surpris à écouter la respiration calme qu'elle avait en dormant. Au moins, elle avait trouvé le sommeil, elle.


FIN

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MessageSujet: Re: [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] [FINI] Un étrange été, pour une étrange rentrée. [Luce&Vesper] I_icon_minitime

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